Entretien Poutine-Assad pour parler réconciliation turco-syrienne: quel enjeu pour Moscou?
Le président russe Vladimir Poutine s'entretient mercredi 15 mars à Moscou avec le dirigeant syrien Bachar el-Assad, au moment où le Kremlin accentue ses efforts pour réconcilier la Turquie et la Syrie dans le sillage de séismes dévastateurs.
Ces efforts interviennent alors que les cartes diplomatiques ont été rebattues de façon spectaculaire au Proche-Orient avec le rétablissement de relations diplomatiques entre l'Iran et l'Arabie saoudite parrainé par Pékin.
Tête-à-tête
Pour le Kremlin, parrainer une réconciliation entre la Turquie et la Syrie, brouillées depuis 2011, permettrait d'afficher le poids diplomatique de Moscou malgré son isolement en Occident depuis le début du conflit en Ukraine. Selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, l'entretien entre Vladimir Poutine et Bachar el-Assad, qui est arrivé à Moscou ce mardi soir, doit débuter après douze heures (heure de Paris) par une réunion avec leurs délégations, avant un tête-à-tête.
ils discuteront notamment de «la reconstruction de la Syrie après la guerre et de la poursuite du règlement de la question syrienne», a-t-il dit à la presse mercredi. «Les relations entre la Turquie et la Syrie vont certainement être affectées d'une manière ou d'une autre» par ces discussions, a ajouté Dmitri Peskov.
Tentative de réconciliation
La Russie et la Turquie ont des intérêts divergents en Syrie, où Moscou appuie le régime de Bachar el-Assad quand Ankara soutient des groupes rebelles cherchant à le renverser dans le cadre de la guerre civile qui a éclaté en 2011. Malgré cela, Vladimir Poutine et le président turc Recep Tayyip Erdogan ont noué une solide relation ces dernières années, ce qui explique le rôle de Moscou dans la tentative de réconciliation turco-syrienne.
Erdogan a plusieurs fois dit ces derniers mois être prêt à rencontrer Bachar el-Assad pour sceller le dégel des relations. La Turquie et la Syrie, deux pays frontaliers issus de l'éclatement de l'Empire ottoman après la Première Guerre mondiale, ont été ravagées début février par un double séisme qui a fait plus de 50.000 morts dans les deux pays.
Ce tremblement de terre a donné lieu à une intense «diplomatie du séisme» qui a permis à la Syrie de sortir quelque peu de son isolement, plusieurs pays arabes ayant repris contact avec elle pour lui envoyer de l'aide. Selon des médias turcs, des diplomates de la Russie, de la Turquie, de la Syrie et de l'Iran doivent par ailleurs se réunir cette semaine à Moscou pour préparer une rencontre au niveau de leurs ministres des Affaires étrangères, selon le Figaro.