Gaz à effet de serre : 3500 milliards de tonnes de CO2, États-Unis, Arabie Saoudite et Russie pointés du doigt
Le monde regorge de réserves gigantesques d'énergies combustibles qui pourraient mettre la planète en péril.
C'est ce que pointe un inventaire inédit, publié lundi 19 septembre, par Carbon Tracker et Global Energy Monitor.
Selon le document, les réserves de pétrole, de gaz et de charbon représentent 3500 milliards de tonnes de gaz à effet de serre qui seraient libérés si ces ressources étaient totalement produites et utilisées, mettant à mal les objectifs climatiques mondiaux.
Ces 3500 milliards de tonnes équivalent à "plus que toutes les émissions produites depuis la révolution industrielle" et "plus de sept fois le budget carbone restant pour respecter la température limite de 1,5°C", indiquent les auteurs de cet inventaire.
Cette notion de "budget" carbone renvoie à la quantité de CO2 pouvant être émise pour un résultat donné, en l'occurrence l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris sur le climat.
Le réchauffement depuis l'ère industrielle, qui a été alimenté par les énergies fossiles, a déjà atteint 1,1°C, entraînant une série de catastrophes.
États-Unis, Arabie saoudite et Russie pointés du doigt
L'an dernier, déjà, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait suggéré l'an dernier de renoncer à tout nouveau projet pétrolier ou gazier, pour accompagner une baisse rapide de la demande et afin de garder le réchauffement sous contrôle.
Le registre, qui contient les données sur plus de 50.000 sites dans 89 pays, a pour ambition de fournir aux dirigeants politiques et à la société civile les données nécessaires pour gérer la sortie progressive de ces énergies fossiles.
Il montre notamment que les États-Unis et la Russie détiennent chacun suffisamment de réserves de combustibles fossiles pour faire exploser l'ensemble du budget carbone mondial, même si tous les autres pays cessaient immédiatement leur production.
Il identifie également la source d'émissions la plus puissante dans le monde : le champ pétrolier de Ghawar en Arabie saoudite.
"Le registre mondial aidera les gouvernements, les entreprises et les investisseurs à prendre des décisions pour aligner leur production de combustibles fossiles sur la limite de température de 1,5° et, ainsi, à empêcher concrètement la disparition de nos îles", a souligné Simon Kofe, ministre des Affaires étrangères de Tuvalu, l'un des archipels du Pacifique menacés par la montée des eaux et le réchauffement climatique.
"Nous disposons désormais d'un outil qui peut aider à mettre efficacement fin à la production de charbon, de pétrole et de gaz", espère-t-il, dans un communiqué accompagnant la publication du registre, selon l'AFP.