Ethiopie: Afrique du Sud et Kenya appellent à un cessez-le-feu immédiat
Les chefs d'Etat sud-africain et kényan ont appelé mardi à Pretoria à un cessez-le-feu immédiat en Ethiopie, où un conflit local se rapproche de la capitale Addis Abeba et menace le régime éthiopien.
La guerre entre les autorités éthiopiennes et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) soutenu par l'Armée de libération oromo (OLA), déclenchée le 4 novembre 2020, a fait jusqu'à présent des milliers de morts et déplacé plus de deux millions de personnes.
"Les parties au conflit doivent d'urgence s'engager à respecter un cessez-le-feu immédiat, illimité et négocié", a déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa, à l'issue d'un entretien avec son homologue kényan, Uhuru Kenyatta.
La veille, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclaré vouloir aller lui-même sur le front pour diriger les soldats affrontant les rebelles, alors que le TPLF affirme progresser vers Addis Abeba.
Les autorités estiment néanmoins que les avancées des rebelles et les menaces sur la capitale éthiopienne sont exagérées. Le gouvernement a déclaré le 2 novembre l'état d'urgence sur toute l'étendue du territoire et appelé les habitants d'Addis Abeba à défendre la capitale, le conflit dans la région septentrionale du Tigré s'étendant vers le sud et les régions alentour.
Le conflit a été déclenché en novembre 2020 par le Premier ministre Abiy Ahmed qui a envoyé l'armée fédérale destituer les autorités de la région du Tigré, issues du TPLF, après des mois de tensions. L'émissaire de l'Union africaine (UA) pour la Corne de l'Afrique, l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, et son homologue américain Jeffrey Feltman, sont actuellement engagés dans des efforts diplomatiques pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu.
M. Kenyatta est arrivé lundi en Afrique du Sud pour une visite de trois jours.