Européennes : Macron critiqué pour son intervention aux JT, LFI et LR saisissent l'Arcom
L'intervention d'Emmanuel Macron dans les journaux télévisés de TF1 et France 2, prévue pour ce jeudi 6 juin à 20 heures, suscite une vive controverse.
À la veille de la clôture de la campagne officielle pour les élections européennes, le président de la République doit s'exprimer sur l'actualité internationale et les enjeux électoraux.
La France Insoumise (LFI) et Les Républicains (LR) ont réagi avec indignation, saisissant l'Arcom (l'autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) pour demander que le temps de parole de Macron soit décompté de celui de Valérie Hayer, tête de liste Renaissance.
Réactions de la France Insoumise
Manon Aubry, eurodéputée LFI, a exprimé son mécontentement sur RTL ce lundi matin : « Juste avant la clôture d'une campagne pour les élections européennes, il va avoir le droit au prime time de TF1 et France 2. En démocratie, il n'y a pas de candidature officielle, donc il faut respecter les règles. » Elle demande que l'Arcom veille à une équité de temps de parole.
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Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a également dénoncé cette intervention, affirmant sur son compte X : « Donc jeudi, vendredi, samedi, ce sera 'Fidel Macron' sur toutes les chaînes pour commémorer et s'exprimer sans contradicteur à 20 heures, bref pour faire campagne à un moment où plus personne ne pourra lui répondre. » Fabien Roussel, leader du Parti communiste, a ajouté : « Personne n'est dupe. »
Les Républicains partagent cette colère. Dimanche soir, Éric Ciotti, président du parti, a annoncé sur X qu'ils allaient saisir l'Arcom. François-Xavier Bellamy, tête de liste LR, a justifié cette décision sur BFMTV-RMC : « C'est totalement injuste envers les Français. Ils sont piégés dans cette espèce de scénario que le président de la République, depuis le début, voudrait leur imposer en essayant de nationaliser ce scrutin européen. »
Bellamy a critiqué le rôle de Macron, estimant qu'un président doit rester au-dessus des partis et des élections. « Une fois de plus, il ne faudrait qu'on ne voit que lui, qu'on entende que lui. Cela a commencé à la Sorbonne », a-t-il ajouté, faisant référence au discours de Macron à la Sorbonne le 25 avril. L'Arcom avait alors décidé que ce discours serait décompté du temps de parole de la majorité.
Cette situation place l'Arcom dans une position délicate, devant arbitrer entre le respect du temps de parole équitable et les interventions présidentielles. La décision à venir pourrait avoir des répercussions importantes sur la perception de l'équité dans le processus électoral.
L'intervention d'Emmanuel Macron aux JT à la veille des élections européennes provoque une levée de boucliers parmi les oppositions, qui y voient une tentative de nationaliser le scrutin et de profiter de sa position pour influencer les électeurs. L'Arcom devra trancher sur cette question pour garantir un traitement équitable des différents partis politiques en lice.