Explosion au port de Beyrouth : la Russie donne des images satellite au Liban
La Russie a remis lundi au Liban des images satellite prises avant et après l'explosion qui a ravagé l'an dernier le port de Beyrouth, disant espérer que ces documents inédits pourraient aider l'enquête.
"Nous avons donné aujourd'hui des documents préparés par (l'agence spatiale russe) Roscosmos, des images satellite.
Nous espérons que cela aidera l'enquête sur les causes de cet incident", a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, après avoir reçu à Moscou son homologue libanais, Abdallah Bou Habib.
Il s'agit des images du port de Beyrouth prises avant l'explosion survenue le 4 août 2020 et d'autres prises peu après cette déflagration.
C'est la première fois que les autorités libanaises reçoivent des documents satellite à propos de ce désastre.
"Les chercheurs de Roscosmos disent que les experts devraient pouvoir comprendre, à partir de la nature des destructions, ce dont il s'agit, ce qui pourrait être lié" à ce drame, a déclaré M. Lavrov.
L'explosion d'une énorme quantité de nitrate d'ammonium, entreposée au port de Beyrouth, avait fait plus de 215 morts et dévasté des quartiers entiers de la capitale libanaise.
Les responsables libanais, accusés de négligence, se sont opposés à une enquête internationale.
Le juge chargé de l'enquête locale est soumis à d'intenses pressions politiques et a dû suspendre le 4 novembre, pour la troisième fois, ses investigations à la suite du recours d'un ancien ministre.
Le magistrat avait requis la coopération de plusieurs pays, sollicitant notamment les Etats-Unis et la France, pour obtenir des images satellite du port le 4 août 2020, sans succès jusque-là.
Outre l'enquête sur l'explosion au port de Beyrouth, MM. Lavrov et Bou Habib ont évoqué la question des réfugiés syriens se trouvant dans les pays voisins de la Syrie, en proie à une guerre civile complexe depuis 2011.
M. Lavrov, qui a dit soutenir le retour en Syrie de ces réfugiés, a évoqué la possible organisation d'une conférence internationale sur cette question au Liban, qui dit accueillir plus d'1,5 million de Syriens.