INFOGRAPHIE/Les pays souffrant le plus de famine dans le monde
La famine s'approche à grands pas dans le nord-est du Nigéria, en Somalie, au Soudan du Sud, au Yémen, près de 1,4 million d’enfants étant cette année en danger de mort imminente en raison de la malnutrition aiguë sévère.
Quelque 22 millions d’enfants sont affamés, malades, déplacés et déscolarisés à cause de guerres, de conflits ou de sécheresses.
Ils risquent actuellement de mourir de faim, mais également de maladies évitables comme le choléra et la rougeole, qui entraînent des diarrhées et une déshydratation sévères.
Le risque de famine ne se limite pas à ces quatre pays. Tant que la violence, la faim et la soif pousseront les populations de ces pays à se déplacer au sein et au-delà de leurs frontières, les taux de malnutrition ne cesseront de progresser aussi dans les pays voisins.
Cette crise est en grande partie causée par l’homme. La tactique de la terre brûlée des belligérants détruit les récoltes et des infrastructures essentielles comme les centres de santé. Les violents combats forcent les agriculteurs à abandonner leurs champs, tout en empêchant les organisations humanitaires d’accéder à ceux qui ont désespérément besoin d’aide alimentaire et d’eau propre.
Quand les familles fuient leur domicile, les enfants n’ont aucun accès aux services de santé et de nutrition, à l’eau salubre ou aux installations sanitaires et à l’hygiène, ce qui les expose davantage aux risques de malnutrition. Les maladies se propagent rapidement sur les sites densément peuplés où vivent les personnes déplacées. De plus, la sécheresse aggrave les crises alimentaires dans certaines régions de l’Afrique, en particulier en Somalie et dans la Corne de l’Afrique.
Nord-est du Nigéria
Dans les États du nord-est du Nigéria en proie à des conflits, Adamawa, Borno et Yobe, on estime que 450 000 enfants seront atteints de malnutrition aiguë sévère d’ici à la fin de l’année.
D’après FEWS Net, le système d’alerte rapide en cas de famine qui surveille l’insécurité alimentaire, il est probable que la famine soit apparue l’an dernier dans des régions auparavant inaccessibles de l’État de Borno et sévisse actuellement dans d’autres zones auxquelles les organisations humanitaires ne peuvent accéder.
Pendant les seuls mois de janvier et février cette année, l’UNICEF a dispensé des soins à 14 000 enfants atteints de malnutrition aiguë sévère dans les États de Borno et de Yobe.
Somalie
En Somalie, la sécheresse menace une population déjà fragilisée et malmenée par des décennies de conflits. Près de la moitié de la population, soit 6,2 millions de personnes, fait face à une insécurité alimentaire critique et a besoin d’aide humanitaire.
À mesure que la situation continue de se détériorer, la malnutrition devrait augmenter et l’on prévoit que plus de 270 000 enfants souffriront de malnutrition aiguë sévère si la famine n’est pas évitée.
L’accès restreint à l’eau salubre contribue directement à la malnutrition car les enfants risquent alors de contracter des maladies comme le choléra et la rougeole qui entraînent des diarrhées et une déshydratation sévères.
En avril 2017, le nombre de personnes ayant besoin d’assistance dans les domaines de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et de l’hygiène devrait atteindre 4,5 millions.
L’UNICEF et ses partenaires ont constitué une réserve de fournitures vitales jusqu’en avril et mettent en œuvre un plan d’action à grande échelle sur une période de 45 jours pour éviter de nombreuses pertes en vies humaines.
Les équipes interviennent actuellement dans les zones les plus durement touchées, en surveillant les déplacements, les mouvements transfrontaliers et les hausses soudaines et potentiellement mortelles des taux de malnutrition et de morbidité.
Au Soudan du Sud, pays ébranlé par le conflit, la pauvreté et l’insécurité, près de 300 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère. La famine a récemment été déclarée dans certaines régions de l’État de l’Unité, dans le centre-nord du pays, et un million de personnes supplémentaires sont au bord de la famine dans tout le pays.
Si rien n’est fait pour remédier à la gravité et à l’avancée de la crise alimentaire, le nombre total de personnes souffrant de l’insécurité alimentaire devrait augmenter pour passer de 4,9 à 5,5 millions au plus fort de la saison maigre en juillet.
Depuis que la famine a été déclarée, le PAM et l’UNICEF ont mené huit missions d’urgence dans les régions touchées de l’État d’Unité et apporté des fournitures et des services vitaux.
En mars 2017, ces missions conjointes – qui fournissaient une assistance par avion et par hélicoptère – sont venues en aide à plus de 133 000 personnes dans l’ensemble du pays, dont plus de 33 000 enfants de moins de cinq ans.
Au Yémen, où le conflit fait rage depuis deux ans, une grave insécurité alimentaire menace plus de 17 millions de personnes, soit une hausse de 21 % depuis juin 2016.
2,2 millions d’enfants souffrent de malnutrition aiguë et 462 000, de malnutrition aiguë sévère. Sans aide supplémentaire, les provinces de Taiz et Al Hudaydah risquent de sombrer dans la famine.
Ces provinces, où vit près du quart de la population yéménite, étaient auparavant le principal centre agricole mais elles ont été le théâtre de violences depuis l’escalade de la crise actuelle. Elles connaissent maintenant les taux les plus élevés de malnutrition aiguë du pays.