Algérie - France : Paris envisage d'utiliser les visas comme moyen de pression sur Alger
Dans le contexte tendu entre l'Algérie et la France, à la suite de l'expulsion de l'influenceur algérien Doualemn, Jean-Noël Barrot, le ministre français des Affaires étrangères, a affirmé que « la France se réserve le droit de réagir si l'Algérie persist
S'exprimant sur la chaîne LCI, Jean-Noël Barrot a exprimé sa « stupéfaction » face au refus de l'Algérie de réadmettre l'influenceur, qui dénonce une expulsion jugée arbitraire et sans justification à l'égard d'un citoyen algérien.
« La France n’aura pas d’autres possibilités que de riposter », Jean-Noël Barrot
Lors de son intervention, le ministre français des Affaires étrangères a souligné que son pays « n’aura pas d’autres possibilités que de riposter » si « l’Algérie continue l’escalade », a-t-il déclaré alors que les autorités algériennes dénoncent une expulsion arbitraire de l’influenceur.
Par ailleurs, parmi les leviers envisagés pour « faire pression sur les autorités algériennes« , Jean-Noël Barrot a énuméré la question « des visas, l’aide au développement ou encore certains domaines de coopérations ». Des leviers déjà évoqués, à maintes reprises, par le ministre de l’Intérieur, notamment Bruno Retailleau.
Pour rappel, lors d’une récente déclaration, Bruno Retailleau a accusé l’Algérie de « chercher à humilier la France« , notamment en refusant d’accueillir l’influenceur expulsé de France.
Alger dénonce une « expulsion arbitraire »
Le ministère des Affaires étrangères a publié un communiqué dans lequel il dénonce une campagne de désinformation orchestrée par l’extrême droite française, qui mène un discours « haineux et revanchard » face aux Algériens.
Le MAE explique que l’Algérie « ne s’est engagée, en aucune manière, dans une logique d’escalade, de surenchère ou d’humiliation« . Par ailleurs, dans son communiqué, le ministère pointe du doigt une expulsion arbitraire et abusive d’un ressortissant algérien en France, « ce qui a donné à l’extrême droite française l’occasion de donner libre cours à ses règlements de comptes historiques avec l’Algérie« .
Le ministère considère que « cette occasion a été bien mal-choisie. En effet, le ressortissant objet de l’expulsion vit en France depuis 36 ans. Il y dispose d’un permis de séjour depuis 15 ans. Il est père de deux enfants nés de son union avec une ressortissante française. Enfin, il est socialement intégré dans la mesure où il exerce un emploi stable depuis 15 ans« , ce qui ne justifie pas son expulsion de l’hexagone.
Le communiqué du ministère des Affaires étrangères ajoute que « en violation des dispositions pertinentes de la Convention consulaire algéro-française du 24 mai 1974, la partie française n’a cru devoir informer la partie algérienne ni de la mise en garde à vue, ni de la détention, ni encore de l’expulsion du ressortissant en cause«.