France/Émeutes : une loi d'urgence pour accélérer la reconstruction annoncée par Macron
Devant 250 maires réunis à l’Élysée le chef de l’État a annoncé une loi d’urgence pour aider les communes touchées par les émeutes après la mort du jeune Nahel.
« Nous allons présenter une loi d’urgence pour écraser tous les délais, avoir une procédure accélérée pour reconstruire beaucoup plus vite », a déclaré le chef de l’État, selon un participant. Interrogé, son entourage n’a pas précisé dans l’immédiat quand serait présenté et examiné ce texte.
Depuis la mort du jeune Nahel, 17 ans, tué à Nanterre par un policier le mardi 27 juin, plusieurs violences urbaines ont éclaté dans le pays. Au total, près de 250 établissements scolaires ont par exemple été attaqués dans le pays.
Des aides financières pour réparer les routes et les écoles
Le chef de l’État a promis un accompagnement des collectivités « pour très vite pouvoir réparer » le matériel de vidéosurveillance cassé, ainsi que des aides financières aux villes pour les réparations concernant « la voirie, les établissements communaux, les écoles ».
En Île-de-France, une centaine de bâtiments publics ont par exemple été dégradés ou détruits ces derniers jours. Environ 140 communes de la région, soit plus d’une sur dix, ont été touchées par les violences urbaines selon l’entourage de Valérie Pécresse. 18 mairies centrales ou annexes endommagées, de même que 36 postes de police municipale.
« On va être extrêmement ferme et clair avec les assureurs commune par commune », a-t-il ajouté lors de cette réunion à l’Élysée.
France Assureurs, la fédération professionnelle qui représente 99 % des acteurs de l’assurance, a également demandé à ses plus de 200 membres de « réduire » leurs franchises pour les « petits commerçants indépendants les plus durement touchés » par les violences.
Souvent mis en cause pour avoir enterré, en 2018, le plan de l’ex-ministre Jean-Louis Borloo pour les banlieues, le président a reconnu avoir été « maladroit », tout en affirmant avoir pris néanmoins de nombreuses mesures en faveur de la politique de la ville.
« Mieux sanctionner » les parents des jeunes émeutiers
Il a esquissé plusieurs chantiers, promettant de « travailler » pendant l’été « pour déboucher sur des solutions très concrètes ». « On ne doit pas laisser la pâte retomber », a-t-il lancé, évoquant un « point d’étape » avec les maires à « la fin de l’été ».
Parmi ces chantiers, il a évoqué de « mieux accompagner, mieux responsabiliser et parfois mieux sanctionner » les parents d’enfants auteurs de violences. Il a aussi plaidé pour un changement de méthode dans la construction des politiques publiques, et pour davantage de « décentralisation » et de « simplification » pour clarifier les responsabilités des divers échelons territoriaux.
Même nécessité de « clarifier les compétences » sur le logement : selon l’édile socialiste de Fleury-les-Aubrais dans le Centre-Val-de-Loire, Carole Cannette, il a proposé de « remettre les maires au cœur des décisions d’attribution des logements sociaux de leurs villes ». Il a aussi appelé « à construire des logements », a précisé un autre élu.
Sur les réseaux sociaux, largement pointés du doigt par l’exécutif pour leur rôle pendant les émeutes, Emmanuel Macron a déploré qu’ils aient « accéléré » l’embrasement, selon un participant. Il a évoqué « une volonté de vengeance » les deux premières nuits, et « un sentiment très désinhibé ».
Le chef de l’État a rappelé avoir évoqué récemment un processus de « décivilisation » à l’œuvre selon lui. « Nous l’avons vu lors de ces événements, tout ce que notre civilisation a échafaudé se dissout », a-t-il martelé.
Les violences urbaines ont connu une nette décrue dans la nuit de lundi à mardi avec 72 personnes interpellées (dont 24 à Paris et sa petite couronne) et 24 bâtiments incendiés ou dégradés sur tout le territoire, selon un bilan diffusé mardi par le ministère de l’Intérieur. Selon Huffingtonpost.