Une semaine après la mort de Nahel, les émeutes cessent
Les émeutes ont fait place au calme dans la nuit de lundi à mardi 4 juillet, jour où Emmanuel Macron a prévu de rencontrer les maires des communes sinistrées.
La désescalade semble se confirmer. La nuit de lundi à mardi 4 juillet a été calme dans les différentes banlieues françaises, en proie à de violentes émeutes depuis le mardi 27 juin et la mort de Nahel, tué lors d’un contrôle routier.
Le dispositif nocturne des jours précédents, soit un effectif de 45.000 policiers et gendarmes mobilisés, avait été maintenu, mais aucun incident majeur n’a été recensé dans la soirée.
Le nombre d’interpellations en Ile-de-France a, en outre, nettement baissé avec seulement 17 personnes interpellées à 23 h 30 contre une quarantaine la veille et plus de 400 jeudi dernier.
Emmanuel Macron aux côtés des maires
Emmanuel Macron est allé à la rencontre des forces de l’ordre mobilisées la nuit passée pour les assurer de tout son soutien. Accompagné de son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, il s’est rendu à la caserne Bessières, dans le XVIIe arrondissement de la capitale, qui accueille les effectifs de la brigade anti-criminalité (BAC) de nuit et de compagnies départementales d’intervention.
Il en fera de même, ce mardi 4 juillet, avec les maires de quelque 220 communes « victimes d’exactions » à travers tout le pays. Avec cette consultation des élus locaux, le président « souhaite débuter un travail minutieux et de plus long terme pour comprendre en profondeur les raisons qui ont conduit à ces événements », a précisé l’Élysée.
3.915 interpellations, des dégâts qui se chiffrent en milliards
Ces émeutes nocturnes ont éclaté le mardi 27 juin, jour de la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué d’un tir à bout portant par un motard de la police, à la suite d’un refus d’obtempérer à Nanterre. La scène a été capturée par une vidéo amateur.
Selon les chiffres transmis à l’AFP par le ministère de la Justice, depuis mardi 27 mai, 3.915 personnes ont été interpellées (dont 1.244 mineurs) donnant lieu à 374 comparutions immédiates. À Strasbourg, des peines de prison ferme, allant de quatre à dix mois, ont été prononcées lors de ces audiences, selon parismatch.
Côté commerce, les dégâts sont estimés par le patron des patrons, Geoffroy Roux de Bézieux, à un milliard d’euros. « Sans compter les dégâts au niveau du tourisme. Les vidéos des émeutes, qui ont circulé dans le monde, dégradent l’image de la France », a déclaré le dirigeant du Medef dans le Parisien.
En Île-de-France, l’heure est aussi au premier bilan : les émeutes ont causé « au moins 20 millions d’euros de dégâts » pour les transports publics, des bus brûlés au mobilier urbain cassé, selon une première estimation d’Île-de-France Mobilités (IDFM).