Covid-19 : comme aux États-Unis, peut-on aussi affirmer la fin de l'épidémie en France ?
Lors d'une interview ce week-end, le président américain Joe Biden a affirmé que l'épidémie de Covid-19 était terminée aux États-Unis.
Certains épidémiologistes reprochent au chef de l'État d'être trop optimiste.
Après deux ans et demi de pandémie, c'est une affirmation qui n'est pas passée inaperçue, notamment au sein des instances sanitaires.
Ce week-end, Joe Biden, président des États-Unis, s'est montré particulièrement optimiste et a affirmé que "la pandémie" était "terminée".
"Nous avons encore un problème avec le Covid-19, nous consacrons beaucoup de travail à ce dossier, mais la pandémie est terminée, a expliqué le chef de l'État à l'occasion d'une interview auprès de CBS.
Si vous regardez autour de vous, personne ne porte de masque, tout le monde a l'air en plutôt bonne forme. Donc je pense que c'est en train de changer."
Selon les dernières informations partagées par nos confrères du New York Times, les États-Unis enregistrent en moyenne quelque 62 000 nouveaux cas de Covid-19 chaque jour.
Il s'agit là d'un niveau d'infections particulièrement bas outre-Atlantique, même si le pays comptabilise des décès qui restent importants.
Près de 460 personnes meurent en effet chaque semaine du Covid-19 aux États-Unis.
En France, la reprise épidémiologique
Et en France, est-il possible d'affirmer que l'épidémie est terminée ? L'Hexagone enregistre en moyenne 31 décès par jour, liés au virus, et un peu plus de 720 patients se trouvent actuellement en soins intensifs dans le pays : un chiffre aussi bas n'avait pas été enregistré depuis les premières heures du Covid-19 en France, en 2020.
"Nous constatons depuis une semaine à dix jours une reprise des indicateurs, plutôt à la hausse", évoquait ce lundi 19 septembre François Braun, ministre de la Santé, au micro de France Inter. "Le taux d'incidence se situe autour de 200 pour 100 000 habitants, nous sommes en vigilance armée", décrivait ainsi le ministre, expliquant par ailleurs qu'il était encore "trop tôt" pour parler de 8e vague.
Pourtant, dans les rangs des épidémiologistes, on se refuse à annoncer la fin de la pandémie. "Du point de vue d'un président nord-américain, le problème semble réglé : il n'a plus à intervenir sur le contrôle sanitaire aux frontières, sur les quarantaines ou les confinements, estime Antoine Flahault, médecin épidémiologiste et directeur de l'Institut en santé globale de l'université de Genève, auprès de nos confrères de TF1. [...]
Mais dire que la pandémie est terminée est choquant au regard de la mortalité qui perdure dans les pays comme les États-Unis ou la France."
"Les Américains peuvent-ils se satisfaire du niveau de mortalité enregistré encore en ce moment ?", poursuit l'épidémiologiste. Je ne suis pas certain que les États-Unis, pas plus que l'Europe, aient complètement réglé le problème", selon LaDepeche.