Meurtre de Lola : que veut dire l'expression "francocide" lancée par Eric Zemmour ?
Depuis peu de temps, le terme "francocide" ne cesse de circuler sur les réseaux sociaux dans les sphères d'extrême-droite. Elle a été introduite par l'ancien candidat Reconquête à la présidentielle, Eric Zemmour.
Le meurtre de la jeune Lola, 12 ans, dont le corps a été retrouvé vendredi 14 octobre en soirée dans une malle à quelques mètres de l'immeuble où elle vivait dans le XIXe arrondissement de Paris, a donné lieu à une succession de tentatives de récupérations politiques ces derniers jours.
Parmi les partis les plus actifs sur ce front, on retrouve les deux mouvements d'extrême-droite : le Rassemblement national et Reconquête, qui ont d'ailleurs appelé à rendre hommage à la jeune victime ce jeudi 20 octobre.
"Les députés français et européens du Rassemblement National rendront un hommage pudique à Lola demain à 18h30 devant l'Assemblée nationale", a ainsi indiqué ce mercredi le président par intérim du parti Jordan Bardella.
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Un hommage qui devrait consister en une simple minute de silence, quand dans le même temps au sud-ouest de la capitale, une "mobilisation" qui se veut "non-partisane" est appelée à l'initiative de Reconquête, en hommage à "toutes les victimes de francocide", comme l'a indiqué Eric Zemmour sur les réseaux sociaux.
Francocide, c'est le terme "à la mode" ces derniers jours dans les sphères d'extrême-droite. Il a été introduit samedi dernier, au moment de la journée d'hommage à Samuel Paty, deux ans après la mort du professeur français, tué par un jeune radicalisé qui lui reprochait d'avoir montré des caricatures de Mahomet en classe. Et c'est Eric Zemmour lui-même qui en a été le principal instigateur, via un tweet diffusé lors de sa prise de parole samedi.
"L’exécution de Samuel Paty n’est pas un fait divers, un accident, ou l’acte d’un fou. La mort de Samuel Paty est un francocide.", a-t-il estimé alors.
Dans le même temps, on apprenait la mort de Lola, pour laquelle la principale suspecte est une femme de 24 ans de nationalité algérienne, Dahbia B., qui était entrée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour étudiant, mais qui faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis le mois d'août.
Un fait divers sordide, qui a servi de terreau pour la propagation ce néologisme véhiculé par la fachosphère.
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Depuis dimanche, Eric Zemmour a ainsi fait figurer ce terme à huit reprises sur son compte Twitter, soit dans pratiquement un message posté ou retweeté sur deux.
Et dans la classe politique, il n'est utilisé dans le sens que veut lui donner l'extrême-droite que par des proches d'Eric Zemmour, de Damien Rieu à Stéphane Ravier.
L'une des rares personnalités politiques à avoir pour le moment réagi publiquement à ce terme en dehors de l'extrême droite est Sandrine Rousseau. "Le francocide n'existe pas", a-t-elle répliqué sur Twitter.
La députée écologiste de Paris a ajouté que "les meurtriers et meurtrières ne peuvent être ramenés à une couleur de peau, une religion ou une nationalité, sauf à tomber dans les heures les plus sombres de l'humanité", selon LaDepeche.