France : Mort d'Emmanuelle Mottaz, la chanteuse du tube "Premier baiser"
Interprète du générique de la série «Premiers Baisers», la chanteuse et scénariste avait apporté un style plus adulte aux productions pour enfants du label AB. Elle est morte à 59 ans.
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Les nostalgiques des années 80-90 et des émissions de Dorothée auront beaucoup de chagrin en apprenant la disparition d’Emmanuelle Mottaz, connue sous son seul prénom qui apparaissait en lettres jaunes sur ses disques : Emmanuelle.
L’artiste, chanteuse, scénariste, productrice et photographe, est morte le 16 mars, à 59 ans. Elle était célèbre pour être l’interprète de Premier Baiser, titre produit par AB Productions, label des disques de Dorothée et producteur des émissions et séries pour enfants et ados de TF1, selon Libération.
Chanson française la plus vendue à Noël 1986, numéro 2 au Top 50, Premier Baiser rivalise avec The Final Countdown du groupe Europe. Le morceau, slow sixties célébrant les amours d’été, a aussi marqué les téléspectateurs en devenant le générique de la série Premiers Baisers, diffusée quotidiennement sur TF1 dans les années 90.
Au milieu des années 80, elle attire l’attention du producteur Jean-Luc Azoulay en assistant régulièrement aux concerts de Dorothée. Elle sort un premier 45 tours, Je t’appelle de Macao, titre signé Jean-François Porry (alias Azoulay lui-même) et Gérard Salesses, auteurs de la plupart des chansons maison.
Son second disque, en 1986, sera celui du succès : avec Premier Baiser, Emmanuelle, grande chevelure brune frisée, devient une chanteuse romantique et se produit dans de nombreux concerts et podiums, partageant la scène avec de jeunes talents comme Maurane, Julie Pietri ou Mylène Farmer.
«Je suis bouleversé, dit à Libération Jean-Luc Azoulay. C’était une personnalité attachante, brillante, et surtout une vraie artiste.» Après un deuxième album porté par la chanson Rien que toi pour m’endormir (numéro 3 des ventes en juin 1987), Emmanuelle s’implique davantage dans la production de ses disques : co-autrice de plusieurs de ses chansons, elle installe une atmosphère à la fois ambiguë et doucement sulfureuse qui détonne face aux productions sucrées liées au Club Dorothée. En 1990, elle chante dans Poupée de bois : «Si tu t’imagines /Que ta bouche fine /Tes lèvres mutines /Me font libertine /Depuis l’origine /Ma douce blondine /Ta grâce masculine /Attise mes canines.»
Un autre texte, paru sur son premier disque, évoque l’amour pour une femme : «Tant pis si tu n’es pas un garçon /Je t’aimerai à ma façon /On n’commande pas les sentiments /Avec l’état civil, Maman». Ses derniers albums ne renouvellent pas le succès de Premier Baiser mais paraissent à l’étranger, notamment au Japon, à Taiwan et en Chine.