France : Retailleau recadré par le parquet à cause d'un influenceur algérien
Ce mercredi 22 janvier, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé l’interpellation de Rafik Meziane, un influenceur algérien accusé d’appels à la violence sur TikTok.
Dans un tweet, le ministre a affirmé agir pour « ne rien laisser passer », en mentionnant des propos violents présumés.
Cependant, cette communication a immédiatement suscité une réaction critique du parquet de Paris, dénonçant une « fuite prématurée », rapporte l'AFP.
Le parquet a rappelé que seule l’autorité judiciaire est compétente pour communiquer sur une enquête en cours, insistant sur la présomption d’innocence de la personne concernée.
À ce stade, aucune charge n’a été retenue contre Rafik Meziane, qui fait l’objet d’une enquête menée par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).
Cette enquête s’appuie sur un signalement à la plateforme PHAROS, mais le parquet précise que les investigations, notamment une perquisition informatique, sont en cours et ne permettent pas encore de qualifier une infraction.
Cette affaire survient dans un contexte diplomatique tendu entre la France et l’Algérie. Les relations bilatérales sont marquées par des désaccords persistants, notamment autour de la question du Sahara occidental et de la détention de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal en Algérie depuis novembre. Ces tensions se reflètent également sur le terrain numérique, où plusieurs influenceurs algériens ont été arrêtés récemment en France.
Le parquet a par ailleurs souligné que la personne concernée n’est pas en garde à vue et doit suivre des soins. Ce recadrage public met en lumière la complexité des procédures judiciaires et la prudence requise face à des accusations médiatiques sensibles.
Les enjeux de communication autour de ces affaires, dans un climat diplomatique déjà fragile, interrogent sur la responsabilité des autorités à respecter la présomption d’innocence tout en affirmant leur fermeté face aux discours de haine.