France/ Retraites: ''L'intransigeance'' de Macron pourrait faire exploser la situation !
« Le pays est en ébullition et Emmanuel Macron ignore ce qu’il se passe » : l’intersyndicale reste ferme et appelle à une nouvelle journée de mobilisation
Entre 1,1 million et 3,5 millions de personnes ont défilé partout en France contre la réforme des retraites jeudi. Les responsables syndicaux, ragaillardis par les chiffres des manifestations et la présence nombreuse des jeunes dans les cortèges, s’agacent de l’entêtement d’Emmanuel Macron.
LIRE AUSSI: France : Grèves des éboueurs à Paris : deux usines d'incinération ont rouvert
Derrière la banderole de l’intersyndicale, en tête de manifestation, on ironise depuis des semaines sur la capacité d’Emmanuel Macron à rassembler contre lui et à créer des alliances entre des organisations peu habituées à marcher d’un même pas. Ce jeudi 23 mars, la neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites en a été une nouvelle démonstration.
Au lendemain d’une interview télévisée présidentielle qui aura eu pour seul effet de revigorer les oppositions, et une semaine après le recours à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte sans vote, entre 1,1 million (selon le ministère de l’Intérieur) et 3,5 millions (selon la CGT) de manifestants ont marché partout en France pour s’opposer au recul de 62 à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Une mobilisation en forte hausse.
« Le pays est en ébullition. Le monde entier parle de nous et Emmanuel Macron ignore ce qu’il se passe, jetant même de l’huile sur le feu », résumait Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, peu avant que le cortège parisien ne s’élance depuis la place de la Bastille.
La veille, sur TF1 et France 2, le chef de l’Etat avait fait mine de tendre une main aux organisations syndicales tout en mordillant la leur, les accusant par-ci de n’avoir pas « proposé de compromis », taclant par-là la CFDT de Laurent Berger. « Inélégant », a réagi celui-ci ce jeudi, tandis que les autres responsables syndicaux s’agaçaient du « mensonge » présidentiel, rappelant les nombreuses propositions qu’ils avaient tenté de mettre sur la table.
« La situation est explosive »
Longtemps en retrait face à la colère sociale, préférant envoyer au charbon son ministre du Travail ou sa Première ministre, Emmanuel Macron a finalement consenti à se mouiller. Et cela semble avoir eu pour seul effet de cristalliser autour de lui le mécontentement, comme pouvaient en témoigner, dans les cortèges, les nombreux slogans le ciblant directement. Plutôt rares depuis le début de la mobilisation syndicale le 19 janvier, des scènes de violence ont par ailleurs ponctué les cortèges ce jeudi.
« Emmanuel Macron s’entête à nier la réalité de la mobilisation et tente de marcher sur la tête des syndicats. La colère s’emmagasine et la situation est explosive », selon Murielle Guilbert et Simon Duteil, codélégués généraux de l’union syndicale Solidaires. Rapporte l'OBS