Idriss Déby Itno Paris : “l’impératif sécuritaire” comme ligne diplomatique"
Le président de transition du Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, a effectué une visite de travail en France, les 17 et 18 octobre 2023.
Un déplacement qui, selon “L’Observateur Paalga”, a aussi pour objet d’évoquer l’avenir des troupes françaises dans son pays, rapporte Le Courrier International.
Le président tchadien effectue depuis mardi [17 octobre] une visite de travail en France. Autant dire chez lui ou, à tout le moins, chez son parrain français, Emmanuel Macron, avec qui il a eu un tête-à-tête hier [mardi 17 octobre] dans l’après-midi.
Qui ne se souvient en effet pas de la façon dont le locataire de l’Élysée, après la mort d’Idriss Déby Itno, a adoubé le fils et soutenu la succession dynastique du pouvoir, il y a trois ans, au motif que le Tchad était un verrou important dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et que si ce verrou devait sauter, c’est toute la sous-région sahélienne qui en pâtirait ?
Au nom donc de l’impératif sécuritaire, on a fermé les yeux sur ce qui semblait être un coup d’État constitutionnel.
C’est d’ailleurs pour cette raison que nombre de contempteurs de la France crient au deux poids, deux mesures, dans la mesure où ce n’est pas le même traitement qui est réservé aux autres putschistes qui ont essaimé ces dernières années en Afrique, notamment au Burkina Faso, au Mali, au Niger et en Guinée Conakry.
Même s’il est vrai qu’au Tchad il s’est agi d’un transfert du pouvoir paternel au fils tandis que dans les autres pays, c’était des coups d’État en bonne et due forme.
Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et les militaires français ont été, tour à tour, chassés du Mali, du Burkina Faso et du Niger et sont en ce moment en train de se replier sur N’Djamena, d’où ils devraient rentrer au bercail.
Besoin d’argent
Autant dire que cette visite de Mahamat Déby sera forcément frappée du sceau sécuritaire. Elle a lieu d’ailleurs au moment où une partie de l’opinion tchadienne est vent debout contre l’arrivée des troupes françaises, qu’elle voudrait voir quitter le pays.
On n’en est certainement pas encore là, mais difficile de penser que ce qui est arrivé à la France dans les trois pays sahéliens susmentionnés n’aura pas d’impact, d’une manière ou d’une autre, sur ces troupes basées au Tchad.
La situation au Niger a pu aussi être abordée par les deux hommes. On se rappelle qu’à l’arrivée au pouvoir du général Abdourahamane Tiani à Niamey, le président tchadien avait tenté une médiation qui semble avoir fait long feu.
Ce séjour de Déby fils intervient, ne l’oublions pas, à seulement quelques jours du premier anniversaire de la répression sanglante des manifestants qui protestaient le 20 octobre 2022 contre la prolongation de la transition de vingt-quatre mois supplémentaires et le maintien de Mahamat Idriss Déby à sa tête.