France Travail au lieu de Pôle emploi : ce que l'on sait sur ce changement!
Le chômage a encore reculé en France en fin d'année dernière avec 114 000 inscrits à Pôle emploi sans activité au quatrième trimestre.
Ce lundi, dans une allocution qui devait faire oublier la réforme des retraites, Emmanuel Macron a annoncé vouloir changer "la vie au travail".
Clef de voûte de ce vaste chantier : la transformation de Pôle emploi, à l’heure du plein-emploi.
Le gouvernement veut changer le nom de l’institution et ses missions, d’ici la fin mai.
Avant d’ouvrir les débats, l’exécutif a lancé une mission de préfiguration, menée par le haut-commissaire à l’Emploi Thibaut Guilluy pendant 8 mois, rapporte L'Express.
Ses résultats ont été dévoilés dans plusieurs médias, alors qu’un rapport doit être remis au ministre du travail Olivier Dussopt ce mercredi. Réorganisations, nouvelle priorité et réforme du RSA… L’Express fait le point.
Pourquoi réformer Pôle emploi ?
Emmanuel Macron répète vouloir atteindre le plein-emploi, soit 5 % du chômage, à l’horizon 2027.
Alors qu’il est à 7 % actuellement, et en baisse sur le premier quinquennat Macron, il faut désormais travailler sur les "emplois non pourvus", faute de candidats, et "diminuer les délais de recrutement", estime le rapporteur Thibaut Guilly.
Plus de "3 millions d’intentions d’embauche ne trouvent pas preneur", en 2023, est-il notamment déploré dans le rapport.
Derrière ce changement de nom, le gouvernement veut donc réorienter l’institution vers ces missions. D’où le passage d’un "Pôle emploi", à une "France Travail", qui se déclinerait également pour les missions locales qui deviendraient "France Travail jeunes", et Cap emploi "France Travail handicap", notamment.
Un moyen de fédérer ces branches. Avec cette réorganisation, l’exécutif souhaite injecter plus de collaboration entre elles.
Se rapprocher de la réalité des bassins d’emploi et investir
Un comité France Travail serait également créé pour harmoniser les actions au niveau des bassins d’emploi, des départements, et des régions. "Compte tenu de la dispersion des acteurs et des responsabilités, aucun acteur, pas même l’Etat, n’est aujourd’hui en mesure d’identifier l’ensemble des personnes dépourvues d’emploi sur son territoire", explique le rapport.
Réorganiser ne suffit pas. Le rapport préconise entre 2,3 et 2,7 milliards d’euros d’investissement entre 2024 et 2026, en plus des budgets existants.
Derrière France Travail, une réforme du RSA
Le gouvernement veut que les bénéficiaires du RSA répondent à des devoirs, voulus par Emmanuel Macron. Si la réforme passe, ils devraient alors suivre "quinze à vingt heures" de formations, dans un objectif d’insertion, géré par France Travail.
Une mesure qui avait déjà été esquissée par Emmanuel Macron, et qui a fait bondir une partie de l’opposition, qui y voyait une "condition à la solidarité".
La mesure est déjà testée dans 18 bassins d’emploi. "Les expérimentations doivent nous permettre de préciser les modes d’accompagnement les plus efficaces, de bien les cibler et d’outiller les acteurs pour que la coopération soit pleinement effective", précise le rapport.
Reste que selon le rapporteur, pas assez d’effort budgétaire est fait sur cette question de l’insertion des bénéficiaires du RSA.