Frappes contre l’Iran : ce qu'il faut savoir sur l’attaque israélienne
Israël a lancé samedi des raids de représailles à l'attaque de missiles du 1er octobre menée par l'Iran sur son sol.
Israël «a attaqué des centres militaires dans les provinces de Téhéran et celles du Khouzestan (sud-ouest) et d'Ilam (ouest)», limitrophes de l'Irak, «dans le cadre d'une opération génératrice de tensions», ont indiqué dans un communiqué les forces de défenses aériennes iraniennes.
Tsahal indique que les raids ont pris fin.
Israël a lancé samedi des raids de représailles à l'attaque de missiles du 1er octobre menée par l'Iran sur son sol, expliquant avoir frappé avec «précision» des cibles militaires sur le territoire de son ennemi juré, rapporte l'AFP.
Voici ce que l'on sait de cette riposte annoncée il y a des semaines par Israël et qualifiée d'opération d'«autodéfense» par Washington.
En quoi consistent les représailles israéliennes ?
L'armée israélienne a indiqué avoir mené des frappes «précises et ciblées» visant des installations de fabrication de missiles, des batteries de missiles sol-air et d'autres systèmes aériens. L'Iran a confirmé une attaque d'Israël contre des sites militaires dans la capitale et dans deux autres provinces limitrophes de l'Irak.
Les premières détonations ont retenti vers 02H15 locales (22H45 GMT vendredi), principalement à l'ouest de Téhéran, selon l'agence de presse officielle Irna.
Après une série de six détonations rapportées dans la nuit par la télévision d'Etat, des détonations continues accompagnées de traînées lumineuses ont été entendues et vues depuis le centre de Téhéran par des journalistes de l'AFP.
Les six premières explosions sont «liées à l'activation du système de défense aérienne contre l'opération du régime sioniste qui a attaqué trois sites en périphérie de Téhéran», avait indiqué la télévision d'Etat, en référence à Israël que la République islamique ne reconnaît pas.
Quelles conséquences ?
L'attaque israélienne a provoqué des «dégâts limités», selon l'Iran. L'aviation civile iranienne a annoncé la suspension de tous les vols dans son espace jusqu'à nouvel ordre. L'Irak voisin a également suspendu tout trafic aérien. «Aucun incendie ou explosion» n'a été signalé à la principale raffinerie de Téhéran, a précisé l'agence de presse locale Tasnim.
Dans un communiqué, le porte-parole de l'armée israélienne a expliqué que ces frappes donnaient à Israël «une plus grande liberté d'action» dans l'espace aérien iranien.
Pourquoi ces représailles ?
Les frappes israéliennes ont été menées en représailles à deux attaques iraniennes. Lors de la dernière et plus importante, le 1er octobre, l'Iran avait tiré sur Israël quelque 200 missiles, dont pour la première fois des projectiles de type hypersonique.
Téhéran avait présenté cette offensive comme une vengeance après des frappes israéliennes au Liban qui ont tué fin septembre un général iranien et le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, à la tête pendant plus de 30 ans de ce mouvement islamiste pro-Iran qu'affronte Israël au Liban.
Les responsables iraniens avaient aussi invoqué une réponse à l'assassinat sur leur territoire, imputé à Israël, d'Ismaïl Haniyeh, alors chef du Hamas. Ce mouvement islamiste a lancé une attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre 2023, déclenchant une guerre avec Israël dans la bande de Gaza. Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant avait promis une riposte «mortelle, précise et surprenante» à l'attaque iranienne du 1er octobre.
Le président américain Joe Biden avait début octobre appelé son allié à épargner les sites pétroliers iraniens, tandis que le candidat républicain Donald Trump avait suggéré de viser les installations nucléaires de l'Iran.
Téhéran avait mis en garde contre toute attaque contre ses «infrastructures». Le 14 octobre, le Washington Post affirmait que Benjamin Netanyahu avait dit à M. Biden qu'il envisageait de frapper l'armée iranienne et non des sites pétroliers ou nucléaires.
Quelles sont les réactions ?
«Nous comprenons que les frappes ciblées d'Israël contre des cibles militaires en Iran constituent des manœuvres d'autodéfense et viennent en réponse à l'attaque de missiles balistiques iraniens contre Israël le 1er octobre», a expliqué dans un communiqué Sean Savett, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l'exécutif américain.
«Nous exhortons l'Iran à cesser ses attaques contre Israël afin que ce cycle de combats puisse se terminer sans nouvelle escalade», a-t-il déclaré plus tard.
Les États-Unis avaient été informés par avance par Israël de ces attaques contre l'Iran, mais ne sont pas impliqués dans l'opération, a fait savoir un responsable de la défense américaine.
Quelques jours auparavant, le chef de la diplomatie des États-Unis Antony Blinken avait déclaré qu'il était «très important qu'Israël réponde d'une façon qui ne crée pas une plus grande escalade».
«Nous vous frapperons à nouveau» en cas d'attaque, avait mis en garde le général Hossein Salami, le chef des Gardiens de la révolution, la puissante armée idéologique chargée de défendre le régime de la République islamique d'Iran.