Crise du G5 Sahel : La Mauritanie et le Tchad envisagent la dissolution de l'alliance régionale
Les retraits successifs et les discussions sur la dissolution du G5 par la Mauritanie et le Tchad soulignent les défis persistants de la lutte contre le terrorisme dans la région, remettant en question l'efficacité de la coopération régionale.
La Mauritanie et le Tchad "prennent acte" de la récente annonce de retrait du Burkina et du Niger, après celle, antérieure, du Mali, disent les deux pays. Ils "(mettront) en œuvre toutes les mesures nécessaires conformément" à leur convention fondatrice, y compris celles relatives à la dissolution, disent-ils dans un communiqué publié ce mercredi matin par l'Agence mauritanienne d'information.
La Mauritanie et le Tchad ont récemment ouvert des pourparlers sur la possibilité de dissoudre l'alliance régionale du G5 Sahel, formée en 2014 pour faire face aux défis sécuritaires et géopolitiques, notamment le terrorisme, dans la sous-région. Cette initiative intervient après le retrait des trois autres membres fondateurs, à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Plongeons dans le contexte géopolitique et sécuritaire de la région, tout en examinant le rôle et l'histoire récente du G5 Sahel.
La région du Sahel, vaste bande semi-aride d'Afrique, est depuis plusieurs années le théâtre de conflits complexes, alimentés par des facteurs tels que la pauvreté, le changement climatique, et surtout la menace terroriste. Les groupes terroristes, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et Boko Haram, ont prospéré dans cette zone, posant une menace sérieuse à la stabilité des États riverains.
La dégradation de la situation sécuritaire a conduit à la création du G5 Sahel en 2014, une alliance régionale composée du Mali, du Burkina Faso, du Niger, de la Mauritanie et du Tchad. L'objectif principal était de renforcer la coordination en matière de sécurité, de lutte contre le terrorisme et de développement économique.
Le G5 Sahel a été salué comme une initiative régionale ambitieuse visant à relever les défis multidimensionnels auxquels la région était confrontée. Parmi ses principales missions figuraient le renforcement des capacités des forces de sécurité nationales, la coordination des opérations antiterroristes, et la promotion du développement économique pour contrer les facteurs socio-économiques contribuant à l'instabilité.
Cependant, malgré ces objectifs louables, le G5 Sahel a été confronté à divers obstacles. Les attaques continues des groupes terroristes, les ressources limitées et les divergences politiques entre les membres ont entravé la pleine réalisation de ses objectifs. Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger a amplifié ces tensions internes.
Le retrait successif du Mali, du Burkina Faso et du Niger a considérablement affaibli le G5 Sahel. Ces retraits ont été motivés par des préoccupations divergentes sur les approches stratégiques, les capacités opérationnelles et les financements insuffisants.
Le Burkina Faso et le Niger quittent la force antiterroriste G5 Sahel (Infographie)
La Mauritanie et le Tchad, confrontés à un contexte sécuritaire complexe dans leurs propres frontières, évaluent maintenant la pertinence de maintenir cette alliance régionale. Les discussions sur une possible dissolution reflètent les défis persistants auxquels est confronté le G5 Sahel et soulèvent des questions cruciales sur la voie à suivre pour relever les menaces sécuritaires dans la région.
La situation au sein du G5 Sahel souligne la complexité des dynamiques régionales en Afrique. Alors que la menace terroriste persiste, la question de la coopération régionale demeure cruciale. La possible dissolution de l'alliance met en lumière la nécessité d'une réévaluation stratégique et d'un engagement renouvelé envers la stabilité régionale pour surmonter les défis sécuritaires complexes du Sahel. La suite des événements et les décisions prises par la Mauritanie et le Tchad auront des implications significatives pour la sécurité régionale et la lutte contre le terrorisme.