Gabon : Dialogue national inclusif – Sept mois après le coup d'Etat, des questions subsistent
Sept mois se sont écoulés depuis le coup d'État militaire qui a mis fin à 55 ans de règne de la famille Bongo au Gabon.
Le pays se prépare désormais à un Dialogue national inclusif (DNI) d'un mois, censé jeter les bases des élections de 2025.
Si le respect du calendrier de transition de deux ans par le président de transition, le général Brice Oligui Nguema, est salué par la communauté internationale et une grande partie de la population, des zones d'ombre persistent.
Un dialogue "entre soi"?
L'inquiétude principale porte sur l'inclusion effective de toutes les forces vives du pays. Une partie de l'opposition et de la société civile boycottent le DNI, le jugeant biaisé en faveur du pouvoir militaire.
La procédure de désignation des participants est pointée du doigt. Le poids important accordé aux militaires et aux institutions nommées par le général Oligui suscite des craintes d'un dialogue "entre soi".
De plus, la consultation populaire lancée en octobre dernier via un appel à contribution n'a pas connu la transparence souhaitée. Le nombre exact de contributions recueillies ainsi que leur teneur restent flous.
Un DNI aux pouvoirs limités?
Autre source de tension, le caractère non contraignant des résolutions du DNI. Notamment pour la nouvelle Constitution, qui sera élaborée par des parlementaires eux-mêmes nommés par le général Oligui.
Le cas Oligui : vers un contournement de la charte?
La charte de transition interdit la participation de tout membre des institutions de transition, exception faite du président Oligui lui-même, à la présidentielle de 2025.
L'opposition et les médias indépendants redoutent que le DNI ne serve qu'à trouver un moyen de contourner cette disposition et permettre au général de briguer la magistrature suprême.
Un moment crucial pour le Gabon
Le Dialogue national inclusif marque un tournant décisif pour l'avenir du Gabon.
Apaisement des tensions, ouverture d'une ère démocratique véritable, ou simple consolidation du pouvoir militaire : les prochaines semaines seront scrutées avec attention par la population gabonaise et la communauté internationale.