Gabon : La « taskforce » sur la dette préconise des mesures immédiates pour contrer les détournements de fonds
Au Gabon, la taskforce dédiée à la dette a récemment dévoilé son rapport exhaustif après une période de 60 jours.
Cette initiative fait suite à la réactivation, en septembre, du groupe de travail spécialisé dans le contrôle, l'audit, et la vérification des marchés publics, sous la direction de l'expert franco-gabonais Pierre Duro.
Dirigée par Pierre Duro, la taskforce préconise une « politique radicale » pour contrer les détournements de fonds. Avec une approche de « tolérance zéro » envers les fraudes, fausses déclarations, surfacturations, et rétro-commissions, le rapport souligne l'importance d'une réforme drastique pour assainir les finances publiques.
Le groupe de travail avait pour mission de scruter l'ensemble des contrats engageant des fonds publics. Des secteurs tels que les bâtiments scolaires, les voiries, et le réseau d'eau potable ont été particulièrement examinés. Le rapport insiste sur la nécessité de prévenir et de sanctionner les cas de malversations financières.
Parmi les exemples de malversations, le rapport cite le cas d'un lycée technique dans le sud du pays. Malgré le versement de cinq milliards de francs, seulement 15 % des travaux ont été réalisés en dix ans. Ce cas spécifique a été transmis à la justice pour enquête.
La taskforce identifie des cas où des entreprises, ayant reconnu des trop-perçus, se sont engagées à financer elles-mêmes la finalisation des travaux. Ce mécanisme vise à responsabiliser les entreprises impliquées dans des pratiques douteuses.
En ce qui concerne les impôts, le rapport indique que 20 milliards de francs CFA ont déjà été recouvrés auprès des entreprises. Toutefois, le montant restant à percevoir s'élève à 46 milliards, soulignant la nécessité d'une action continue pour récupérer ces fonds.
Le rapport met en lumière des carences systémiques telles que le manque de compétence des personnes chargées de coordonner les projets, le non-respect des procédures de marchés publics, et l'absence de stratégie dans la programmation des remboursements des emprunts. Ces conclusions soulignent l'urgence d'une réforme structurelle pour garantir une gestion plus efficace des ressources financières du Gabon.