Gabriel Attal concrétise la "débureaucratisation" de la France avec des actions concrètes
Quelques semaines après avoir promis une simplification de la vie des Français dans son discours de politique générale, le Premier ministre a dévoilé aujourd'hui les premières mesures visant à alléger les contraintes administratives.
Il a également annoncé le déploiement d'une "IA souveraine" pour faciliter certaines démarches.
Gabriel Attal a souhaité démontrer que sa promesse de "débureaucratiser" la France se concrétisait déjà sur le terrain, en mettant en œuvre à la fois des changements dans les pratiques administratives et en recourant à l'intelligence artificielle (IA).
Ces annonces s'inscrivent dans le cadre de la réforme de l'État menée par Emmanuel Macron depuis son arrivée à l'Élysée en 2017. Après l'échec d'une refonte en profondeur avec le rapport "CAP 2022", rapidement abandonné en 2018, le président s'est tourné vers des mesures plus modestes qui affectent en priorité le quotidien des Français. C'est dans cet esprit que s'est tenu aujourd'hui le 8e Comité interministériel de la transformation publique (CITP), axé sur des "services publics plus proches, plus simples, plus humains".
"Faciliter la vie des Français"
Gabriel Attal a cherché à approfondir cette démarche afin de "faciliter la vie des Français", alors que Bruno Le Maire s'apprête également à présenter demain ses mesures de simplification pour les entreprises. "Pendant des décennies, un doute s'était trop souvent instillé sur la capacité de l'État à être à la hauteur de ces missions. Ma feuille de route, c'est de restaurer la confiance", a expliqué le Premier ministre à l'issue du CITP.
Pour atteindre cet objectif, Gabriel Attal mise sur la "débureaucratisation" annoncée en janvier dernier. Il a présenté quelques initiatives destinées à concrétiser cette volonté. Pour lutter contre le langage administratif incompréhensible, un audit sera lancé dans tous les ministères afin de rendre les procédures plus claires. Il souhaite également simplifier les démarches administratives liées à l'arrivée d'un enfant et à sa scolarisation.
Des mesures de simplification dans divers domaines ont également été annoncées, allant de l'extension de la procuration en ligne à tous les scrutins à la fin de l'obligation de vidange pour les piscines municipales, source de tracas et de coûts pour les élus. Les collectivités bénéficieront également d'une dématérialisation des demandes de subventions, avec une réduction des formalités.
Une IA nommée Albert
En outre, une première étape de la "solidarité à la source", promise par Emmanuel Macron pendant sa campagne de 2022, sera mise en place à la rentrée prochaine. L'administration utilisera les données fiscales pour proposer automatiquement une bourse scolaire aux 1,5 million de familles éligibles, sans démarche supplémentaire.
Outre la "débureaucratisation", le Premier ministre compte sur l'intelligence artificielle générative pour simplifier la vie des Français. Alors que les initiatives privées accumulent des investissements colossaux, la France se vante d'être le premier pays européen à se doter d'une "IA souveraine". L'administration fiscale utilise déjà "Albert" - c'est ainsi qu'elle a été baptisée - pour rédiger les réponses aux 16 millions de demandes en ligne chaque année.
Cette IA sera également utilisée pour pré-instruire environ 4 000 projets environnementaux déposés annuellement dans les directions régionales de l'environnement, tels que des projets de parcs éoliens ou d'aménagement urbain. Les agents conservent cependant la possibilité de modifier les réponses, mais verront leur charge de travail allégée.
"À l'IA les tâches répétitives, et aux agents publics, le contact avec nos concitoyens", a résumé Gabriel Attal. Il assure que l'IA sera également rapidement utilisée pour automatiser la transcription des audiences judiciaires, le dépôt de plaintes ou les comptes-rendus médicaux.
Services publics de proximité
Enfin, le Premier ministre a souligné que ces avancées technologiques n'oublient pas la présence sur le terrain. Il a annoncé que les maisons France Services, regroupant plusieurs administrations en un seul lieu, seraient implantées dans 300 nouvelles villes moyennes d'ici 2026, portant leur nombre total à 3 000.