Gaza est à deux doigts d'une pandémie à cause de la guerre, alerte un responsable palestinien
« La bande de Gaza est à deux doigts d'une pandémie à cause de la guerre », a mis en garde le directeur général de la protection de l’environnement en Palestinien.
Dans une interview exclusive à « Al Ain News », le directeur général de la protection de l’environnement au sein de l'Autorité palestinienne de la qualité de l'environnement, Yasser Abou Chanab a mis en garde contre la propagation des épidémies et des maladies dues aux pratiques israéliennes dans la bande de Gaza.
Il a poursuivi que l’entassement des cadavres et le bombardement des hôpitaux ainsi que les infrastructures, sans compter le déplacement de milliers de Palestiniens, allaient entrainer une catastrophe sanitaire et écologique imminente à Gaza.
« Depuis son occupation des territoires palestiniens, Israël a adopté une politique systématique contre le peuple palestinien en cherchant à détruire l’environnement palestinien et de le rendre non viable, que ce soit en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza », a expliqué M. Abou Chanab.
« Cette fois-ci, la pandémie ne sera pas mondiale, mais elle sera une pandémie palestinienne « exceptionnelle », ce qui constitue l’objectif de l’occupation israélienne qui cherche à générer une pandémie majeure en Palestine, que ce soit en Cisjordanie ou à Gaza et cela via la propagation des épidémies et la contamination du sol et de l’eau pour la rendre imbuvable et contaminée par des matières dangereuses », a martelé M. Abou Chanab.
Il a fait état également de la pollution du sol par des matières chimiques extrêmement nocives, qui à leur tour, se transmettent à la chaine alimentaire, c’est-à-dire, Tsahal recourt à tous les moyens possibles pour propager l’épidémie et les contaminants - que ce soit chimiques, organiques ou épidémiologiques- parmi les Palestiniens afin de les éliminer ou bien les déplacer de la Palestine.
« Ce dont nous témoignons dans la bande de Gaza est une guerre d’extermination du peuple palestinien via le recours à tous les moyens de guerre », a-t-il ajouté.
Il a démontré cela concrètement par les tirs de roquettes et de bombes interdites par le droit international, comme celles au phosphore blanc, vu qu’il fait fondre la peau et la chair allant jusqu’aux os, raison pour laquelle cette matière est interdite par les conventions et les traités internationaux, en particulier l’article IV de la Convention de La Haye.
Le Directeur général de la protection de l’environnement de l’Autorité palestinienne pour la qualité de l’environnement a noté que les forces israéliennes frappaient des infrastructures dans la bande de Gaza, surtout les réseaux d’eau potable et d’eaux usées et d’électricité.
Et d’ajouter que le risque réside dans le mélange des eaux usées à l’eau potable, ce qui pourra conduire à la propagation des épidémies et des maladies parmi la population de la bande de Gaza.
Alors, lorsque Tsahal frappe l’infrastructure à Gaza, cette région ne sera point habitable et du coup dangereux, ce qui entrainera l’immigration des Gazaouis qui souffrent déjà d’une pénurie en eau potable, a-t-il dit.
M. Abou Chanab a fait état de la coupure du courant électrique, élément essentiel de la mise en service des hôpitaux et des écoles, accueillant des milliers de déplacés palestiniens, ajoutant que l’électricité sert aussi à faire fonctionner les générateurs et les pompes à eau, acheminant l’eau potable d’un endroit à un autre dans la bande de Gaza.
Il a fait allusion à l’incapacité des hôpitaux à soigner les blessés, voire à garder les corps des martyrs du fait de cette agression, vu que les réfrigérateurs sont tous éteints, à cause de la pénurie d’électricité, ajoutant que l’occupation israélienne est en train d’enclaver totalement Gaza, empêchant ainsi les Gazaouis à avoir accès à la nourriture, aux médicaments, à l’eau ou encore à tout autre besoin de première nécessité.
Il y a plus de 2000 dépouilles dans les décombres de la bande de Gaza, a avoué M. Abu Chanab, poursuivant que l’incapacité de les retirer, entraînera la décomposition de ces corps et la propagation d’épidémies et de maladies au sein de la communauté, sans compter le cumul des déchets solides et leur mélange avec ceux médicaux non traités.
De tels déchets -a-t-il poursuivi- sont fortement accumulés dans les ruelles et les rues, alors on parle d’une situation écologique qui pourrait conduire à une catastrophe sanitaire imminente.
De surcroît, l’impact des produits chimiques et des projectiles utilisés par Tsahal dans sa guerre à Gaza reste toujours inconnu, ce qui peut occasionner à l’avenir des maladies tellement graves et inconnues.
Abou Chanab a appelé - en sa qualité directeur général de la protection de l’environnement en Palestine - la communauté internationale, surtout les institutions internationales de santé telles que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), en sus d’autres institutions humanitaires, à persuader Tsahal d’arrêter son agression contre la population dans la bande de Gaza et de mettre fin à la machine de guerre, de destruction et de meurtre à Gaza afin qu’on puisse venir au secours des Gazaouis et de leurs enfants et empêcher par la suite toute catastrophe écologique possible.