À Gaza, le froid devient fatal pour les déplacés : des nourrissons parmi les victimes
"À Gaza, le froid s’ajoute à la tragédie : des familles déplacées pleurent la perte de leurs enfants victimes des conditions extrêmes."
Dans la bande de Gaza, où la guerre a dévasté les infrastructures et déplacé des centaines de milliers de personnes, les habitants meurent non seulement de bombardements, mais aussi de froid, selon des témoignages de médecins et de familles.
Sous une tente de fortune à Deir al-Balah, Yahya al-Batran tente de se réchauffer avec sa femme et ses enfants. Il y a quelques jours, leur nourrisson, Joumaa, âgé de seulement 20 jours, est mort à cause du froid, d’après les médecins. Son frère jumeau, Ali, est toujours en soins intensifs à l’hôpital Nasser.
La famille Batran vit dans des conditions précaires, dans une tente improvisée faite de couvertures usées. "Nous n’avons ni couvertures suffisantes, ni vêtements adaptés. J’ai vu mon bébé geler, sa peau est devenue bleue, et il est mort", raconte avec douleur Noura al-Batran, 38 ans.
Le père, Yahya, exprime son désespoir : "J’ai fui les bombardements pour protéger mes enfants, mais maintenant ils meurent de faim et de froid."
Des victimes du froid
Le ministère de la Santé du Hamas à Gaza a annoncé que sept enfants sont morts de froid en une semaine, reflétant l’ampleur de la crise. À Khan Younès, Mahmoud Al-Fassih a perdu sa fille Sila, trois semaines, retrouvée "gelée" dans leur tente.
Le docteur Ahmad Al-Farra, responsable des urgences à l’hôpital Nasser, alerte sur une augmentation probable des décès à cause du froid, en particulier parmi les nourrissons et les personnes âgées, alors qu’une dépression météorologique menace le territoire.
"À Gaza, tout mène à la mort", déplore Mohamed al-Qassas, oncle d’une autre victime, Aïcha, 20 jours. "Ceux qui ne meurent pas sous les bombardements israéliens succombent à la faim ou au froid."
La situation tragique des déplacés met en lumière l’urgence d’une aide humanitaire massive pour répondre aux besoins fondamentaux des survivants de cette guerre dévastatrice.