Depuis l'Égypte où il était en voyage officiel mercredi 25 octobre, le président Emmanuel Macron a annoncé l'envoi d'un navire de la Marine nationale pour « soutenir les hôpitaux de Gaza ».

Les frappes israéliennes menées depuis le 7 octobre, après l'attaque par Hamas sur le territoire de l'État hébreu, provoquent un afflux massif de victimes qui saturent les maigres moyens de santé encore opérationnels dans l'enclave.

C'est le porte-hélicoptères amphibie Tonnerre, un navire de la classe Mistral, qui est chargé de cette mission humanitaire. Il s'agit aussi d'un message hautement symbolique, Emmanuel Macron ayant décidé d'affirmer son soutien à Israël « en même temps » qu'appeler à protéger les populations civiles palestiniennes. La mise en place de rotations aériennes entre la France et l'Égypte, assurées par des A400M de l'Armée de l'air chargés de matériel médical, va dans le même sens.

Un navire multifonction

Véritable « couteau suisse » de la Marine nationale, Tonnerre est capable de conduire des opérations de guerre complexes impliquant des hélicoptères de combat et de l'infanterie grâce à ses chalands de débarquement. Mais il peut aussi porter secours à des populations, en transportant de grandes quantités de vivres et de matériel. Ainsi, Tonnerre a été en 2011 au coeur de l'opération Harmattan contre la Libye de Muammar Kadhafi, alors qu'en 2017 il a mené l'opération de secours aux habitants de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin touchés par l'ouragan Irma.

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Toutefois, Tonnerre n'est pas un navire-hôpital. Il dispose bien d'un petit hôpital de bord, capable en temps normal d'accueillir une dizaine de patients, et qui peut être agrandi dans des conditions rustiques en cas de crise. Cela n'a rien à voir avec les navires-hôpitaux de l'US Navy par exemple, dotés de 1 000 lits. La mission de Tonnerre dans la région de Gaza va donc essentiellement consister en une livraison de matériel médical, ainsi que la fourniture si nécessaire de capacités de transport héliporté, plutôt que l'accueil de malades à bord (ce qui restera néanmoins possible à petite échelle).

Source de renseignement

Grâce à ses capteurs embarqués, comme les radars et les antennes de télécommunications, le navire fournira par ailleurs à la France une nouvelle source de renseignement souveraine sur le déroulement des événements dans la zone. Il est toutefois probable qu'un discret sous-marin nucléaire d'attaque français soit déjà en mission d'observation depuis plusieurs jours au plus près des côtes, et que les moyens de renseignement satellitaires des armées soient eux aussi chargés de collecter des informations permettant à l'Élysée et à la diplomatie française de se forger une opinion indépendante des données fournies ? et filtrées ? par d'autres, y compris nos alliés.

Moins imposants que le porte-avions Charles-de-Gaulle (environ 40 000 tonnes contre 20 000), les porte-hélicoptères amphibie de classe Mistral ont un pont d'envol plus élevé, ce qui leur confère une silhouette massive. Leur nez raboté, caractéristique de cette classe de navires, a été imaginé pour limiter la longueur à 199 mètres et ainsi payer moins cher les passages de canaux, à Suez ou à Panama par exemple. Rapporte Le Point.

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