Gisèle Pelicot : une voix pour les victimes de viol lors de son procès
Mercredi 23 octobre, Gisèle Pelicot, 71 ans, a témoigné lors d’un interrogatoire de « mi-parcours » dans le cadre du procès de son ex-mari, Dominique Pelicot, accusé de l’avoir droguée pour la violer et la faire violer par des dizaines d’hommes.
Dans une déclaration poignante, Mme Pelicot a exprimé son souhait de lever le huis clos pour que toutes les femmes victimes de violences sexuelles se sentent libres de parler et de revendiquer leurs droits, rapporte l'AFP.
« Je suis une femme totalement détruite », a-t-elle déclaré, insistant sur l’importance de médiatiser son affaire pour provoquer un changement sociétal.
Elle a souhaité que son parcours puisse inspirer d'autres victimes à surmonter la honte, qui, selon elle, n'appartient pas aux victimes, mais à leurs agresseurs.
Le procès, qui a débuté début septembre, implique également cinquante autres accusés, dont la plupart sont jugés pour des viols aggravés. Dominique Pelicot a reconnu avoir drogué sa femme de 2011 à 2020, sans son consentement, pour assouvir ses propres désirs.
Évoquant son passé avec son ex-mari, Gisèle Pelicot a exprimé sa douleur face à la trahison d’un homme qu’elle considérait comme parfait pendant leur cinquante ans de vie commune. « Je ne peux pas le regarder », a-t-elle confié, cherchant à comprendre les raisons derrière ses actes.
Les autres accusés, présents dans le box, ont pour la plupart affirmé avoir cru participer à un fantasme échangiste, ignorant l’état d’inconscience de Gisèle Pelicot. Le verdict est attendu pour le 20 décembre, et ce procès, qui a déjà eu un retentissement international, met en lumière la nécessité de briser le silence sur les violences sexuelles.
L’engagement de Mme Pelicot pour faire entendre sa voix et celle des autres victimes pourrait ouvrir la voie à une meilleure sensibilisation et à des changements dans la société.