Guerre d'Algérie : des associations exigent une reconnaissance de la responsabilité de la France dans la torture
La reconnaissance française de la torture en Algérie "un pas important mais incomplet"
Un groupe d'associations, dont la Ligue des droits de l'homme et les "anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre", a appelé l'État français à reconnaître sa "responsabilité" dans le recours à la torture pendant la guerre d'Algérie (1954-1962).
"S'engager dans la voie de la compréhension de l'engrenage répressif conduisant au recours à la torture, dont le viol est un instrument constitutif, n'est pas un acte de contrition, mais un acte de confiance dans les valeurs de la nation", ont-elles écrit dans un dossier transmis à l'Élysée.
En 2022, l'Élysée avait reconnu que "dans cette guerre il en est qui, mandatés par le gouvernement pour la gagner à tout prix, se sont placés hors [de] la République. Cette minorité de combattants a répandu la terreur, perpétré la torture".
Une reconnaissance jugée incomplète
Si cette reconnaissance est jugée "importante" et "courageuse" par les associations, elle est également considérée comme incomplète car elle n'établit pas de chaîne de responsabilités.
"Il ne s'agit ni de condamner ni de juger, mais de regarder l'histoire en face, dans un souci d'apaisement. Cela permettra de passer à la prochaine étape : comprendre comment cela a été possible et avancer dans le vivre-ensemble", a déclaré Nils Andersson, président de l'association ACCA (Agir contre le colonialisme aujourd'hui), selon Lemonde.
Les associations réclament une audience à l'Élysée
Les organisations signataires du dossier regrettent de ne pas avoir été reçues à l'Élysée et appellent à une reconnaissance officielle de la responsabilité de l'État français dans la torture pendant la guerre d'Algérie.
Sollicitée par l'AFP, la présidence n'a pas donné suite dans l'immédiat.