Guerre au Liban : Israël décide de finir le "Job"
L'armée israélienne est bien décidée à « finir le job » au Liban en poursuivant ses opérations aussi bien terrestres qu'aériennes, alors que le Hezbollah poursuit ses tirs de roquettes vers le territoire israélien.
La Conférence sur le Liban organisée à Paris à l'initiative d'Emmanuel Macron, au cours de laquelle un milliard de dollars a été mobilisé pour aider le Liban et 200 millions pour l'équipement de l'armée libanaise, n'a pas changé ces règles du jeu.
Comme le souligne un diplomate israélien : « nous n'avons rien contre une mobilisation internationale pour accorder un soutien financier au Liban, si ces fonds ne proviennent pas de l'Iran, qui arme et finance le Hezbollah ».
En revanche, les responsables israéliens ne cachent pas leur opposition aux appels pressants à la fin de la guerre lancés lors de la Conférence.
Israël a, en effet, posé des conditions pour arrêter les hostilités dans le cadre d'un projet d'accord présenté récemment aux Etats-Unis, qui sont en contradiction avec le thème même d'une conférence réunie pour rétablir la souveraineté du Liban.
Eloigner le Hezbollah
Israël exige l'éloignement des forces du Hezbollah de la zone frontière et surtout la possibilité « d'intervenir activement » au cas où la milice chiite se déploierait à nouveau dans ce secteur et tenterait d'y rétablir l'implantation de sa branche armée. C'est pour éviter un tel scénario que l'armée israélienne entend poursuivre ses opérations.
« Nous avons la possibilité de parvenir à un résultat décisif. Nous avons démantelé la structure de commandement du Hezbollah », a affirmé le général Herzi Halevi, le chef d'Etat-major, laissant ainsi clairement entendre que la mission de l'armée n'était pas encore totalement achevée.
Pour ce qui est de l'avenir, Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, insiste pour que l'armée libanaise et la FINUL (la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban) disposent d'un mandat beaucoup plus large et de renforts afin d'être en mesure d'appliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU votée en 2006 à l'issue d'une précédente guerre.
Ce texte prévoit l'interdiction de la présence de groupes armés tel que le Hezbollah dans une zone située près de la frontière israélienne, où seuls les soldats libanais et les casques bleus sont censés être déployés. Or ce texte n'a jamais été appliqué.
Un plan « d'invasion »
Selon Tsahal, la branche armée du Hezbollah avait pris position ces dernières années « à quelques centaines de mètres de la frontière » sans que l'armée libanaise ou les 10.500 militaires de la Finul interviennent. Benyamin Netanyahou a affirmé que le Hezbollah préparait une « invasion » du nord d'Israël encore plus meurtrière que celle lancée par le Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël.
« Nous demandons que la résolution 1701 soit vraiment appliquée sur le terrain. L'équation est simple : plus l'armée libanaise et la FINUL seront actives et efficaces sur le terrain, moins Tsahal interviendra », souligne un responsable du ministère de la Défense.
Une deuxième exigence présentée par Israël porte sur la liberté d'action de son aviation dans la plus grande partie de l'espace aérien libanais. Autant de conditions difficilement acceptables pour un pays qui ambitionne d'assurer sa souveraineté.
Pour compliquer le tout, une grande inconnue porte sur l'ampleur de la réaction du Hezbollah aux représailles qu'Israël menace d'infliger à l'Iran en réponse aux 200 missiles balistiques tirés par la République islamique vers le territoire israélien au début du mois.
Selon des commentateurs militaires israéliens, le Hezbollah pourrait, en signe de solidarité avec Téhéran, lancer des missiles à moyenne portée couvrant pratiquement tout Israël, que la milice chiite a, pour le moment, gardé en réserve pour les utiliser dans des « situations d'urgence ».