Guerre en Ukraine : Poutine pourrait officialiser les annexions ce vendredi
Alors que les référendums d'annexion s'achèvent ce mardi, l'ONU met en garde une nouvelle fois Poutine contre un recours à la bombe atomique.
Le jour d'après. Ce mardi se terminent les référendums organisés par l'envahisseur russe en Ukraine. Poutine se prépare à annoncer le "oui" - seul résultat possible aux yeux de la propagande et l'autoritarisme. Le dirigeant soigne le timing, pièce maîtresse de la crédibilité de cette opération de théâtre. Et après ? L'autocrate a déjà annoncé pouvoir recourir à l'arme nucléaire si son territoire est menacé. Les Occidentaux ont encore une fois fustigé ce chantage, l'ONU et les États-Unis en tête. En parallèle, la guerre continue, la contre-offensive ukrainienne aussi, malgré un ralentissement ces derniers jours, notamment à cause de la météo.
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Ce mardi signe le dernier jour des "référendums" d'annexion organisés dans 4 régions de l'Ukraine. 100 000 kilomètres carrés de territoire, qui pourraient être rattachés à la Russie dès la fin de semaine. Même si Kiev, les pays occidentaux et de nombreux observateurs considèrent les scrutins qui se déroulent actuellement dans les zones contrôlées par la Russie comme des "simulacres", Moscou tient à respecter les apparences d'un processus légitime. Rapporte L'Express
Par conséquent, un délai sera nécessaire pour le dépouillement. Les "résultats provisoires" devraient être annoncés par les "commissions électorales" mises en place par Moscou dans chacun de ces territoires, au plus tôt mardi soir ou dans les jours qui suivent. Si le "oui" l'emporte - ce qui ne fait aucun doute -, le Parlement russe votera un traité formalisant l'intégration des quatre régions au territoire russe.
Les agences de presse russes TASS et Ria Novosti, citant des sources parlementaires, ont rapporté pendant le week-end qu'un projet de loi en ce sens pourrait être soumis à la Douma mardi soir, avant une adoption le lendemain lors d'une session extraordinaire. Le texte devra ensuite passer devant la chambre haute du Parlement, le Conseil de la Fédération. Une formalité qui pourrait être remplie mercredi ou jeudi, selon les agences russes. Poutine pourrait officialiser le 30 septembre. En 2014, il avait signé un traité rattachant la Crimée à la Russie deux jours à peine après le "référendum".
"L'ère du chantage nucléaire doit prendre fin", a plaidé ce lundi le secrétaire général de l'ONU, réclamant l'"élimination" de toutes les armes nucléaires après les menaces de la Russie sur leur possible utilisation en Ukraine. "La Guerre froide avait conduit l'humanité à quelques minutes de l'anéantissement. Aujourd'hui, des décennies après la chute du mur de Berlin, nous entendons à nouveau les intimidations nucléaires", a regretté Antonio Guterres lors d'une réunion spéciale de l'Assemblée générale à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination des armes nucléaires.
La semaine dernière, lors de l'annonce de la mobilisation des réservistes, le président russe Vladimir Poutine a menacé de recourir à "tous les moyens" à sa disposition pour se protéger, relançant les spéculations sur les risques de conflit nucléaire, pour la première fois depuis 1945. La Maison-Blanche a fait savoir qu'elle avait appelé le Kremlin pour indiquer que la Russie s'exposait à de "terribles" représailles le cas échéant.
Tout près de la frontière russe, dans le nord-est de l'Ukraine, les enquêteurs examinent un nouveau site présumé de charnier, dans une ferme industrielle de poulets abandonnée, jonchée de débris. Ils ne savent pas encore combien de cadavres reposent ici - les militaires et responsables évoquent 90 à 100 corps, sans donner de détails. Les signes des combats sont présents tout autour. Le toit du hangar percé d'éclats de shrapnel a été défoncé par la tourelle détruite d'un tank, qui a voltigé avant de s'écraser sur des cages vides du poulailler, rapporte l'AFP.
Les médecins légistes y sont attendus pour cette semaine, dès que la zone sera suffisamment sûre. Lundi, les soldats sur place se déplaçaient avec précaution, évitant les zones non pavées et aux aguets face aux mines et obus non explosés. Si elle était confirmée, cette découverte viendrait une semaine à peine après celle faite dans une forêt près d'Izioum, où les Ukrainiens ont découvert des centaines de tombes après le départ des forces russes. Au total, 447 corps y ont été exhumés, la quasi-totalité d'entre eux des civils. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué à la chaîne américaine CBS News ce dimanche que Kiev avait découvert "deux fosses communes de plus, des grandes avec des centaines de personnes", sans préciser lesquelles.