Guterres condamne les attaques iraniennes et appelle à la paix : tensions avec Israël à leur paroxysme
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a appelé jeudi à mettre fin à la « terrible escalade » au Moyen-Orient, alors que le conflit entre Israël, l'Iran et leurs alliés, notamment le Hezbollah et le Hamas, s'intensifie.
Lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, en présence des représentants d'Israël, du Liban et de l'Iran, Guterres a déclaré : « Je condamne fermement les tirs massifs de missiles menés hier par l'Iran sur Israël. »
Ce positionnement a suivi l'annonce par Israël de considérer Guterres comme "persona non grata" pour ne pas avoir condamné nommément Téhéran après l'attaque. Guterres a insisté sur l'urgence de mettre un terme à cette spirale de violence qui entraîne les peuples du Moyen-Orient vers le désastre, affirmant que « cette dynamique létale de la violence mutuelle doit cesser ».
Il a également souligné que chaque escalade offre une justification pour la suivante, tout en rappelant les pertes humaines considérables que le conflit inflige aux civils. Dans ce contexte, il a fait écho aux préoccupations exprimées par plusieurs pays membres du Conseil, dont les États-Unis, la France et le Royaume-Uni.
Réaction israélienne
Avant la réunion du Conseil de sécurité, l'ambassadeur israélien à l'ONU, Danny Danon, a promis une réponse à l'attaque iranienne. Il a déclaré aux journalistes : « Notre réponse sera décisive et douloureuse, mais contrairement à l'Iran, nous agirons en conformité avec le droit international. » Danon a également souligné que le monde observait en silence alors que l'Iran finance et orchestre des attaques contre Israël depuis des années.
Le représentant iranien à l'ONU, Amir Iravani, a rétorqué que « l'Israël ne comprend que le langage de la force », indiquant que la diplomatie avait échoué. Il a déclaré que la réponse de l'Iran était nécessaire pour rétablir l'équilibre des forces et a averti qu'Israël devait comprendre qu'aucun acte agressif ne resterait impuni.
Tensions persistantes
Le président américain Joe Biden a déclaré mercredi que son pays s'opposait à des frappes israéliennes sur les installations nucléaires iraniennes. La communauté internationale accuse Téhéran de continuer à développer ses capacités nucléaires dans le but d'acquérir une arme nucléaire.
Les tensions se sont intensifiées également entre Guterres et l'ambassadeur israélien, surtout après que le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, ait déclaré que Guterres était devenu "persona non grata" en Israël. Katz a affirmé dans un communiqué que « quiconque ne peut pas condamner l'attaque iranienne contre Israël ne mérite pas de poser le pied sur le sol israélien. Ce Secrétaire général est anti-israélien et soutient les terroristes, les violeurs et les tueurs. »
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Après l'attaque par missiles de l'Iran sur Israël, Guterres avait déjà dénoncé « l'élargissement du conflit au Moyen-Orient » en appelant à un cessez-le-feu, sans nommer Téhéran. Cependant, il a reçu le soutien des ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité et du Département d'État américain, qui a critiqué l'action israélienne comme étant « contre-productive ».
Un nouvel affront israélien
Le porte-parole de Guterres, Stéphane Dujarric, a qualifié la décision d'Israël de restreindre l'entrée de Guterres sur son territoire de « nouvelle attaque de la part du gouvernement israélien contre le personnel des Nations Unies ». La relation entre Israël et l'ONU a atteint des niveaux de tension extrêmes depuis le 7 octobre 2023, lorsque le Hamas a lancé une offensive sans précédent contre Israël, déclenchant une guerre en cours à Gaza.
Le Hezbollah libanais a ouvert un second front en soutien au Hamas le 8 octobre en lançant des roquettes et des drones sur le nord d'Israël. Depuis lors, des échanges de frappes entre le groupe et l'armée israélienne ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers de civils des deux côtés de la frontière.
Israël a déclaré lundi avoir commencé une opération terrestre au Liban pour cibler le Hezbollah, ayant déjà éliminé plusieurs de ses hauts dirigeants, dont son secrétaire général, Hassan Nasrallah, dans des frappes aériennes ces dernières semaines.