France/Covid-19: la huitième vague est là, le gouvernement s’en tient aux vaccins
L’accélération de la reprise épidémique entamée début septembre n’entraîne pour le moment pas d’autres mesures qu’une campagne de vaccination centrée sur les plus fragiles.
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Le Covid s’invite à nouveau à la rentrée. Après une accalmie au mois d’août et une 7e vague peu remarquée, les indicateurs repartent à la hausse depuis deux semaines. «La circulation du SARS-CoV-2 s’est accélérée sur tout le territoire métropolitain après une première semaine d’augmentation plus modérée», confirme Santé publique France dans son dernier bilan hebdomadaire, publié jeudi soir. Le spectre d’une huitième vague prend encore de l’épaisseur, toujours dominée par le variant omicron et son descendant BA.5.
C’est un seuil symbolique qui n’avait pas été franchi depuis six semaines : plus d’un million de tests PCR et antigéniques ont été validés entre les 12 et 18 septembre. 1 132 300 plus précisément, selon les statistiques du ministère de la Santé. Et cette hausse du taux de dépistage, particulièrement portée par les moins de 16 ans, s’ajoute à celles de tous les indicateurs virologiques. Le nombre de cas supplémentaires augmente depuis seize jours consécutifs. Jeudi, 38 464 nouveaux cas ont été détectés sur les dernières 24 heures, 15 % de plus qu’une semaine auparavant. Le taux d’incidence a atteint 308 nouveaux cas pour 100 000 habitants le 19 septembre, progressant de plus de 50 % en une semaine.
La HAS préconise les vaccins bivalents
Toutes les classes d’âge sont concernées, à un rythme inégal. La reprise a d’abord été constatée chez les moins de 10 ans, alors qu’ils viennent de reprendre le chemin de l’école avec un protocole sanitaire à son plus bas niveau. Le rebond s’est ensuite diffusé dans le reste de la population : en une semaine, l’incidence a plus que doublé chez les 10-19 ans, progressé de moitié chez les 30-49 ans. Et c’est dans cette dernière catégorie que l’incidence culmine au plus haut, avec près de 400 contaminations pour 100 000 habitants.
L’hôpital commence à être touché à son tour : 417 admissions quotidiennes étaient recensées en moyenne au 22 septembre, une hausse de 15 % sur une semaine. Mais le nombre de décès quotidiens reste pour l’instant à son plus bas niveau depuis octobre 2021.
Face à cette énième reprise épidémique, les autorités sanitaires ont ajouté cette semaine une nouvelle corde à leur arc : les vaccins bivalents. Après l’avis favorable de l’Agence européenne du médicament, la Haute Autorité de santé (HAS) préconise ces produits «mieux adaptés» pour contrecarrer omicron et ses descendants, dans son avis rendu le 20 septembre.
Ces vaccins doivent permettre à l’organisme de se défendre à la fois contre la souche originelle du virus et celles des sous-variants d’omicron. Deux produits, développés respectivement par Moderna et Pfizer-BioNTech, sont adaptés au sous-lignage BA.1. Le troisième, de Pfizer, cible les variants BA.4 et BA.5.
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La HAS justifie cet avis par «leur efficacité clinique équivalente voire supérieure à celle des vaccins originaux monovalents». Avec une limite : cette «probable supériorité» n’a pas encore été «démontrée en vie réelle». Les regards des spécialistes sont donc tournés vers les Etats-Unis, où ces vaccins ont été autorisés le 31 août et commencé à être administrés depuis quelques semaines.
La seule arme vaccinale
Au-delà des vaccins, le gouvernement n’a annoncé aucune nouvelle mesure. «Les Français ont parfaitement compris quelles étaient les réponses à cette réascension des cas de Covid», a assuré Jérôme Salomon, directeur général de la Santé (DGS), dans le magazine Complément d’enquête diffusé jeudi soir. Autrement dit, gestes barrières et rappel vaccinal pour les personnes concernées, selon liberation.
La HAS recommande ainsi une nouvelle campagne de vaccination contre le Covid à l’automne, couplée à celle contre la grippe qui débutera le 18 octobre. Mais les autorités sanitaires veulent cibler exclusivement les personnes à risques – essentiellement les personnes âgées de plus de 60 ans ou immunodéprimées –, leur entourage et les professionnels de santé. Et le plus rapidement possible, quitte à ce qu’elles reçoivent des vaccins monovalents. Car si presque trois quarts des plus de 18 ans ont reçu une dose de rappel, la couverture vaccinale des plus fragiles est encore insuffisante. Au 19 septembre, seuls 34,2 % des 60-79 ans et 47,8 % des 80 ans et plus parmi les personnes éligibles avaient reçu une deuxième dose de rappel.
L’arme vaccinale est donc, pour le moment, la seule brandie par le gouvernement pour parer ce rebond épidémique. Une meilleure aération des locaux n’est toujours pas au programme, après deux ans de diffusion mondiale de ce virus aéroporté. Si la survenue d’une huitième vague en France ne fait plus beaucoup de doute, il est encore trop tôt pour savoir quels seront son ampleur et son impact sur le système hospitalier.