Humex, Actifed, Dolirhume, un danger pour la santé publique selon le gendarme des médicaments
L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a mis en garde contre l'utilisation des comprimés anti-rhume, susceptibles de provoquer de rares effets indésirables tels que des infarctus et des AVC.
Le remède est-il pire que le mal? Ils peuvent soulager un rhume et sont plébiscités par des nombreux malades, mais les comprimés vasoconstricteurs de type Humex, Actifed, Nurofen ou encore Dolirhume sont déconseillés par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), sans décision d'interdiction pour autant à ce stade.
"Je veux dire aux Français: ne les utilisez plus", explique la présidente de l'agence Christelle Ratignier-Carbonneil au Parisien.
Effets indésirables potentiellement graves
En cause, des effets indésirables rares, liés à une trop faible dilatation des vaisseaux sanguins, mais suffisamment récurrents pour mériter une alerte: "Des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux peuvent survenir après leur utilisation. (...) Ces événements très graves peuvent se produire quelles que soit la dose et la durée du traitement", détaille la présidente de l'ANSM.
L'agence avait déjà mis en garde les usagers de ces médicaments, souvent accessibles sans ordonnance, en 2021, expliquant qu'il était nécessaire d'informer son pharmacien de ses antécédents médicaux et éventuelles contre-indications. Elle précisait également que ces produits ne devaient pas être utilisés par les enfants de moins de 15 ans et par les femmes enceintes ou qui allaitent.
À l'avenir, "on ne va pas prioriser ce médicament-là, c'est ce que l'ANSM nous demande: de faire attention et de ne pas trop mettre en avant cette molécule-là", détaille Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine.
Face à ces nouvelles mises en garde, les laboratoire pharmaceutiques producteurs de ces médicaments estiment que la communication de l’ANSM "est prématurée alors même que les conclusions scientifiques du comité de pharmacovigilance européen n’ont pas encore été livrées". Les industriels font valoir que le nombre de cas dans lesquels des personnes présentes de effets secondaires importants "ne semble pas avoir évolué".
Avis de l'Union européenne d'ici fin 2023
L'Union européenne a décidé début 2023 de réévaluer le statut de ces médicaments et devrait délivrer un avis avant la fin de l'année. En France, cette indication précoce est liée à "des effets graves, alors que le rhume est une pathologie bénigne", selon Christelle Ratignier-Carbonneil.
L'ANSM avait indiqué en 2021 que les chiffres de vente des vasoconstricteurs avaient baissé de 46% entre l'hiver 2016-2017 et l'hiver 2019-2020. Un rhume dure entre sept et dix jours, avec ou sans médicaments, car ceux-ci n'agissent que sur les symptômes de la maladie. Selon BFMTV.