Incendie mortel à Nice : Suspects interpellés, piste confirmée… Où en est l’enquête ?
Le procureur de Nice a livré plusieurs informations concernant l’avancée des investigations sur l’incendie d’un immeuble qui a fait sept morts.
L’enquête avance quatre jours après le drame qui a coûté la vie à sept personnes. Suspects interpellés, recherchés, motivations… Ce qu’il faut retenir du point presse du procureur de la ville de Nice, Damien Martinelli, sur l’incendie mortel survenu la semaine dernière.
Deux suspects interpellés, trois recherchés
Les enquêteurs, qui disposaient de nombreuses images de vidéosurveillance, ont dès jeudi placé en garde à vue un premier suspect, interpellé à Nice. Il a de lui-même contacté la police via un avocat, assurant avoir été « contraint » de conduire le véhicule ayant amené les incendiaires sur place dans la cité des Moulins, dans l’ouest de Nice.
Les enquêteurs ont identifié cinq personnes au total, tous des hommes, de 25 à 17 ans, dont trois, entrés par effraction dans l’immeuble, sont suspectés d’avoir allumé l’incendie.
Dimanche, un des incendiaires présumés, âgé de 21 ans et résidant dans le Val-d’Oise, a été interpellé à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Il présentait des blessures aux jambes pouvant être des brûlures, a précisé le procureur. Les trois autres suspects recherchés sont un homme de 23 ans, domicilié dans les Alpes-Maritimes, un de 18 ans domicilié dans le Val-d’Oise et un mineur de 17 ans, originaire de Seine-Saint-Denis.
Damien Martinelli a annoncé la présentation ce lundi aux deux juges d’instruction des deux premiers suspects, indiquant avoir requis leur placement en détention provisoire.
Trafic de drogue en toile de fond
Evoquant le mobile, le procureur a indiqué que « la piste d’un conflit sur fond de trafics de stupéfiants se confirme », pour « le contrôle d’un point de vente situé à proximité ».
Information judiciaire requise
Damien Martinelli a indiqué avoir requis l’ouverture d’une information judiciaire pour « destruction volontaire par incendie en bande organisée ayant entraîné la mort » et « association de malfaiteurs », notamment « en vue de détention, transport, acquisition, offre ou cession de stupéfiants ». Les peines encourues vont jusqu’à la réclusion à perpétuité.
Des victimes pas concernées par le trafic
Il a souligné que les sept victimes, toutes présentes dans le même appartement au septième étage, n’étaient « en aucune manière concernées directement ou indirectement » par ces trafics.
Le nombre de victimes dans un seul et même appartement s’explique notamment par la violence de l’incendie, favorisée par un « produit accélérant » dont des traces ont été retrouvées « en quantités significatives » aux foyers allumés aux 1er, 2e et 3e étages. Un « effet cheminée » ajouté à un « appel d’air » au septième étage ont contribué au drame qui a frappé une même famille d’origine comorienne.