Indignation mondiale après l'attaque mortelle contre un hôpital de Gaza
L'attaque d'un hôpital de Gaza qui a fait au moins 500 morts, a suscité de vives condamnations à l'étranger et provoqué des manifestations dans les rues d'Amman, Tunis, Beyrouth et Téhéran.
Au moins 500 personnes ont été tuées, mardi 17 octobre, dans un tir sur l'enceinte d'un hôpital de la ville de Gaza, suscitant un véritable tollé international ainsi que des manifestations dans les rues d'Amman, Tunis, Beyrouth et Téhéran.
Le Hamas au pouvoir à Gaza a accusé l'État hébreu d'être à l'origine de cette frappe. L'armée israélienne l'a imputée à un tir de roquette de Hamas, autre groupe armé palestinien, qui a qualifié ces accusations de "mensonges".
Joe Biden "indigné"
Attendu en Israël mercredi, le président américain, Joe Biden, s'est entretenu "immédiatement après avoir entendu la nouvelle" avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le roi Abdallah II de Jordanie. Il s'est dit "indigné et profondément attristé par l'explosion" et par "les terribles pertes qui en ont résulté".
Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "horrifié" par les "centaines de civils palestiniens tués dans une frappe" sur l'hôpital, qu'il a "condamnée avec force" mais sans en imputer à quiconque la responsabilité.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a déploré qu'"une nouvelle fois, des civils innocents payent le prix le plus élevé". "La responsabilité de ce crime doit être clairement établie et ses auteurs devront rendre des comptes", a-t-il écrit sur le réseau social X.
Le président Emmanuel Macron a condamné la frappe sur l'hôpital et a souligné que "rien ne peut justifier de prendre des civils pour cibles". Il a également appelé à l'ouverture "sans délai" de l'accès à la bande de Gaza pour l'aide humanitaire.
Le Hezbollah libanais appelle à une "Journée de colère"
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a décrété une journée de "deuil public" mercredi et a prédit que l'attaque contre l'hôpital allait se retourner contre Israël et son allié américain.
"Les flammes des bombes américano-israéliennes, larguées ce soir sur les victimes palestiniennes blessées à l'hôpital (...) à Gaza, vont bientôt dévorer les sionistes", a déclaré Ebrahim Raïssi.
Des centaines de manifestants se sont rassemblés devant les ambassades de France et du Royaume-Uni à Téhéran dans la nuit de mardi à mercredi. Plusieurs milliers de personnes s'étaient précédemment réunies sur la place de Palestine, dans le centre de Téhéran, pour dénoncer ce massacre.
Le Hezbollah libanais, allié du Hamas, a appelé à observer une "journée de colère" mercredi pour condamner le tir contre l'hôpital, un "massacre" dont il accuse Israël. "Que demain, mercredi, soit un jour de colère contre l'ennemi", a appelé le Hezbollah dans un communiqué.
L'appel du Hezbollah a été lancé alors que des heurts éclataient entre les forces de sécurité libanaises et des manifestants, rassemblés devant l'ambassade des États-Unis à Awkar, dans la banlieue nord de la capitale Beyrouth, où ils ont scandé "mort à l'Amérique" et "mort à Israël", selon france24.
Une "violation manifeste du droit international" pour l'Égypte
Le ministère jordanien des Affaires étrangères a condamné le tir contre l'hôpital, qu'il a imputé à Israël. Le sommet quadripartite qui devait réunir, mercredi à Amman, le président américain, Joe Biden, et les dirigeants de Jordanie, d'Égypte et de l'Autorité palestinienne a été reporté sin die et se tiendra "lorsque la décision d'arrêter la guerre et de mettre fin à ces massacres sera prise", a dit le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi.
Des dizaines de manifestants ont par ailleurs tenté mardi soir de pénétrer dans l'enceinte de l'ambassade d'Israël à Amman.
Poids lourd régional, l'Arabie saoudite a dénoncé une "violation de toutes les lois et normes internationales", dénonçant la poursuite par Israël "des attaques contre les civils".
Le président égyption Abdel Fattah al-Sissi a condamné avec la plus grande fermeté "le bombardement israélien" de l'hôpital Ahli, qui a entraîné "la mort de centaines de victimes innocentes" parmi les citoyens palestiniens. Il a qualifié ce "bombardement délibéré" de "violation manifeste du droit international".
La Turquie demande "l'arrêt de cette violence sans précédent à Gaza"
Ahmed Aboul Gheit, le chef de la Ligue arabe basée au Caire, a appelé, mardi, "l'Occident à faire cesser immédiatement la tragédie" à Gaza. "Nos mécanismes arabes recensent les crimes de guerre, et leurs auteurs ne pourront pas échapper à la justice", a-t-il prévenu.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a également appelé à "l'arrêt de cette violence sans précédent à Gaza", et a imputé la frappe aux Israéliens.
Le Premier ministre irakien a, lui, plaidé dans un communiqué pour une "résolution immédiate et urgente" du Conseil de sécurité de l'ONU pour mettre fin à l'"agression". Trois jours de deuil ont été décrétés dans le pays.
Le chef de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a accusé Israël de "crime de guerre" : "Il n'y a pas de mots pour exprimer pleinement notre condamnation du bombardement par Israël d'un hôpital de Gaza aujourd'hui, tuant des centaines de personnes", a-t-il déclaré sur X, exhortant la communauté internationale à agir.
L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a condamné le tir sur l'hôpital. "Nous sommes horrifiés par le récent bombardement de l'hôpital Ahli Arab dans la ville de Gaza, qui soignait des patients et accueillait des Gazaouis déplacés", a déploré l'ONG.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a également condamné le tir, rappelant que les "hôpitaux devraient être des sanctuaires destinés à préserver la vie humaine, et non des scènes de mort et de destruction".