Inondations au Brésil : 29 morts et 60 disparus dans le sud, le réchauffement climatique en cause
Les violentes intempéries ont entraîné des inondations et des glissements de terrain, aggravant ainsi le bilan dans l'État du Rio Grande do Sul.
De nouvelles précipitations sont prévues alors que l'impact des phénomènes météorologiques s'intensifie au Brésil en raison du réchauffement climatique.
Le gouverneur du Rio Grande do Sul, Eduardo Leite, a qualifié cette situation de "pire désastre climatique" jamais observé dans la région. Les récentes pluies diluviennes qui ont frappé le sud du Brésil ont déjà coûté la vie à au moins 29 personnes, tandis que 60 autres sont portées disparues, ont annoncé les autorités brésiliennes le jeudi 2 mai au soir. Ce chiffre s'ajoute au précédent bilan qui faisait état de 13 morts et 21 disparus.
Dans cet État frontalier de l'Uruguay et de l'Argentine, où l'état de calamité publique a été déclaré mercredi soir, les scènes sont apocalyptiques : d'énormes coulées de boue, des habitations et des véhicules submergés à perte de vue, des opérations d'évacuation risquées pour les habitants et les animaux menées par les services de secours. Des images aériennes montrent même des quartiers entiers envahis par les eaux, où seuls les toits des maisons émergent.
Les inondations touchent principalement la région centrale du Rio Grande do Sul, avec 154 localités impactées. De nombreuses routes sont coupées et l'approvisionnement en eau et en électricité est compromis pour des centaines de milliers de personnes, selon les autorités locales. Certaines villes se retrouvent totalement isolées, sans accès à internet ni signal téléphonique. Face à cette catastrophe, plus de 10 000 personnes ont été contraintes de quitter leur domicile, parmi lesquelles environ 4 600 ont été accueillies dans des centres d'hébergement, d'après le dernier bilan de la Défense civile.
Le gouverneur a également ordonné l'évacuation des habitants de six municipalités situées dans une zone montagneuse, en raison de la montée des eaux de la rivière Cai.
Lors de sa visite à Santa Maria, l'une des villes les plus touchées, Lula a assuré au gouverneur que le Rio Grande do Sul "ne manquera pas de ressources humaines ou matérielles" pour faire face à cette tragédie. Plus de 600 militaires devaient être déployés en renfort pour les opérations de secours et la distribution de vivres aux sinistrés. Accompagné notamment de la ministre de l'Environnement, Marina Silva, le président a affirmé que le gouvernement fédéral était engagé à "100 %" pour "alléger les souffrances causées par cet événement naturel extrême".
La situation risque encore de s'aggraver le vendredi 3 mai, selon l'Institut de météorologie Inmet, qui prévoit de nouvelles précipitations abondantes. Les experts soulignent que le réchauffement climatique accroît l'intensité et la fréquence des événements météorologiques extrêmes au Brésil. Le phénomène climatique El Niño, actuellement en cours, renforce également les risques de telles intempéries.
Les scientifiques estiment que les températures mondiales actuelles sont supérieures d'environ 1,2 degré Celsius à celles du milieu du XIXe siècle, entraînant ainsi une augmentation des inondations, des sécheresses et des vagues de chaleur.