Entretien. Frank Giletti, député du RN à « Al-Ain News» : L’imam Hassan Iquioussen, un exemple de l’entrisme des Frères musulmans en France
Lors d'un entretien accordé à Al Ain News, M. Frank Giletti, député RN de la 6ème circonscription du Var, a estimé que : « L’imam Hassan Iquioussen est l’exemple de l’entrisme des Frères musulmans en France ».
- Roland Lombardi à "Al-Ain News": Erdogan un frère musulman turc financé par le Qatar
- Les Frères musulmans dans le collimateur de la France
Le parlementaire français a indiqué que « les Émirats Arabes-Unis sont un allié important pour Paris. Nous avons de nombreux accords de défense et de coopération militaire avec ce pays où la France possède une base et une présence militaire permanente ».
La France, adopte-t-elle une stratégie pour contrecarrer le radicalisme des Frères musulmans (en France)?
Depuis les attentats de 2015, les gouvernements successifs en France commencent enfin à prendre lentement conscience du danger de l’islam politique qui nourrit le terrorisme et des mesures ont été prises. Mais il y a encore beaucoup à faire.
Il reste encore environ 170 mosquées des Musulmans de France - Ex-UOIF – (et liés aux Frères musulmans), 147 mosquées Tabligh, 152 salafistes et 71 mosquées du Mil Gorus turc ouvertes ! Il n’y a eu, depuis ces dernières années, qu’une vingtaine de fermetures seulement.
L’organisation des Frères musulmans, sous couvert de son « islamisme modéré » (qui n’existe pas !) de son pacifisme et son « républicanisme » affichés, est pourtant l’organisation islamiste internationale la plus ancienne et la plus dangereuse.
En France, sous différents noms et masques, elle est derrière la majorité des associations et des groupes de pression communautaristes, indigénistes, etc… qui font de l’agit-prop en faveur du voile, du burkini et j’en passe.
Tout le monde le sait ! Alors que cette organisation est de plus en plus rejetée dans le monde arabe, qu’elle est interdite en Égypte, en Arabie saoudite, aux Émirats-Arabes-Unis et écartée au Maroc ou en Jordanie mais également en Russie (qui compte la plus grande communauté musulmane d’Europe) ; dans l’Union européenne seule l’Autriche a eu le courage de la proscrire.
Même Donald Trump envisageait de l’inscrire sur la liste noire des organisations terroristes !
La France devrait donc dans un premier temps interdire cette organisation et toutes les associations qui lui sont de près ou de loin affiliées. Mais elle ne le fait pas. Pourquoi ?
Votre avis sur l’affaire IQuioussen?
L’imam Hassan Iquioussen est justement l’exemple de l’entrisme des Frères musulmans dans notre pays. Tous ceux qui ont le culot aujourd’hui de le défende au nom de l’État de droit ou d’une soi-disant « islamophobie » sont plus ou moins téléguidés par l’organisation frériste, ne soyons pas dupes !
Tout le monde connaît les propos abjects et la dangerosité de ce personnage. Après des péripéties bureaucratiques ubuesques, il devait être expulsé après une décision du Conseil d’État. Or il s’est dérobé à cette décision et est à présent dans la nature. C’est un véritable camouflet pour le ministre de l’Intérieur Darmanin.
Comme l’a rappelé Marine Le Pen, il est regrettable que l’expulsion d’un imam qui prêche la haine depuis tant d’années en France soit si difficile, si complexe, si rare et si tardive. La procédure ahurissante pour l’expulser démontre à quel point l’État est affaibli pour protéger les Français. C’est une très mauvaise image de faiblesse que nous donnons à nos ennemis…
Le président des émirats arabes unis avait choisi la France comme première destination à visiter? Qu’en pensez vous ? Comment évaluez-vous la coopération franco-émiratie quant au dossier du changement climatique?
C’est une bonne chose. Au-delà de nos nombreux partenariats économiques, commerciaux, environnementaux comme vous le rappelez, les Émirats Arabes-Unis sont un allié important pour Paris. Nous avons de nombreux accords de défense et de coopération militaire avec ce pays où la France possède une base et une présence militaire permanente.
Les EAU sont un modèle et un vecteur de modernisation et de développement pour la région mais également de paix (Accords d’Abraham avec Israël). Et surtout, ne l’oublions pas, ils sont à la pointe, avec l’Égypte, dans la lutte contre le terrorisme et l’islam politique qui sont nos ennemis communs, principaux et existentiels pour nos deux pays.
*Passons à la guerre russo-ukrainienne, comment vous expliquez les dernières contre-offensives ukrainiennes ?
L’armée ukrainienne a déclenché le week-end dernier une contre-offensive surprise sur le front nord-est du pays. En quelques jours, plus de 6 000 km2 ont été repris aux troupes russes, mais également quelques 500 km2 dans la région de Kherson au sud.
Cette offensive éclair est un succès indéniable. Mais même si elle n’enlève rien au courage, à la motivation et à l’efficacité des soldats ukrainiens, elle n’aurait cependant jamais pu être réalisée sans le plein soutien de l’OTAN, sa supervision des opérations, ses équipements et armes ultramodernes, ses renseignements et ses « conseillers ».
Pour l’heure et en dépit des éléments de langage légitimes de Moscou sur son « repli stratégique », le retrait aussi rapide que significatif des Russes de la zone, signe leur première grande défaite militaire depuis plus d’une décennie. Or, tout conflit est rythmé par des flux et des reflux opératifs et que surtout, la victoire d’une bataille ne signifie pas obligatoirement la victoire de la guerre.
C’est la raison pour laquelle il faut rester prudent. Actuellement, les Ukrainiens sont forcés de faire une pause opérationnelle après leur fulgurante percée et peut-être en prévision d’une probable nouvelle attaque. L’armée russe, quant à elle, semble avoir « fixé » les troupes ukrainiennes.
Mais Moscou vient également de franchir un palier qu'elle s'était refusée à dépasser jusqu'ici, en lançant des bombardements massifs et des salves de missiles Kalibr, ainsi que des cyberattaques, afin de détruire des infrastructures stratégiques, plusieurs centrales thermiques et électriques à travers l'Ukraine et même un barrage.
Poutine, qui n’a plus droit à l’erreur et ne peut se permettre une défaite totale, risque de passer à la vitesse supérieure, ce qui ne présage rien de bon pour la suite…
Quelle stratégie pour l'Ukraine?
Que l’on soit bien clair, cette guerre en Ukraine est une grave agression de la Russie, mais qui puise sa source dans le non-respect des accords de Minsk. Elle est bien éminemment condamnable car elle viole la souveraineté de l’Ukraine et le principe d’intangibilité des frontières. Les Ukrainiens sont les agressés et veulent se défendre et repousser les Russes. On ne peut que saluer leur courage et leur résistance.
Pour autant, l'Ukraine est de fait depuis devenue la plateforme de combat de l’OTAN contre la Russie, visant à l'anéantissement de la Russie elle-même.
Je le déplore. Et je regrette que le président Macron n’ait pas affirmé son indépendance et poursuivi ses initiatives diplomatiques, au lieu de céder à l’émotionnel et surtout s’aligner sur cette politique anti-russe maximaliste de Washington, de l’OTAN et de l’UE.
En livrant des armes à Kiev et en votant des sanctions contre Moscou, la France comme ses partenaires européens se tirent une balle dans les deux pieds.
C’est une erreur stratégique majeure. Les économies et les peuples européens paient déjà l’effet boomerang dévastateur des sanctions et les Européens s’aliènent un partenaire énergétique et économique important mais également un allié géostratégique. Car ce conflit bénéficie à court terme aux Américains et à long terme à la Chine mais aucunement à l’Europe. C’est un truisme.
Au passage, je suis très inquiet, comme les services spéciaux occidentaux d'ailleurs, sur le fait que certaines armes de l'OTAN livrées à l'Ukraine se retrouvent malheureusement, comme dans chaque conflit et à cause de la corruption, dans la nature pour alimenter les mafias, le grand banditisme ou pire les réseaux terroristes dans l'ouest de l'Europe. Le sujet du trafic d'armes en Ukraine doit donc être soulevé et je m'efforcerai, à l'Assemblée, d'alerter les autorités compétentes de mon pays ainsi que le gouvernement sur ce grave problème. En tant que représentant des Français, ma principale priorité est leur sécurité.
En géopolitique, il faut savoir définir les véritables dangers et ennemis. Or, il y a d’autres dangers bien réels eux et vitaux pour l’Europe : la Chine, qui par son hégémonie financière prédatrice menace notre indépendance et notre souveraineté industrielle (on l’a vu avec la pandémie), les crises migratoires et la Turquie d’Erdoğan, qui soutient l'islamisme et qui est une menace à nos frontières, en Méditerranée, et à l’intérieur, pour la cohésion de nos sociétés européennes.
Les Européens ont malheureusement vite oublié également l’alliance objective mais efficace des Russes contre Daesh, Al-Qaïda, les Frères musulmans et l’Islam politique en général en Syrie, en Libye et ailleurs, au sud de la Méditerranée et au Moyen-Orient.
Dernier point qu’il faut rappeler c’est que la France qui s’interdit toujours de reprendre langue officiellement avec Assad en Syrie (alors que d’autres États européens l’ont déjà fait) n’avait que pour principale source d’information sur les terroristes français partis se battre en Syrie (et que nous voulons rapatrier aujourd’hui !), les renseignements… russes !