Israël - Hamas : l'offensive terrestre israélienne décalée pour des raisons humanitaires
L’armée israélienne a appelé les civils palestiniens du nord du territoire de Gaza à se diriger vers le sud, et ce, dans l’attente de son offensive terrestre.
En réponse aux préoccupations de la Communauté internationale face à cette évacuation, l’armée a tenu à assurer que son opération ne démarrerait pas dimanche, pour raisons humanitaires.
L’évacuation forcée de milliers de patients du nord de Gaza vers les établissements débordés du sud du territoire pourrait être « l’équivalent d’une peine de mort », a averti samedi 14 octobre 2023 au soir l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’armée israélienne avait, deux jours plus tôt, ordonné à tous les habitants du nord du territoire, y compris les malades et les blessés, de se rendre dans le sud en vue d’une intervention terrestre contre le Hamas, une semaine après l’attaque sanglante déclenchée par celui-ci.
« L’OMS condamne fermement les ordres israéliens réitérés d’évacuer 22 hôpitaux traitant plus de 2 000 patients dans le nord de Gaza », a déclaré l’agence onusienne dans un communiqué, publié à son siège à Genève.
Toutefois, un porte-parole de l’armée israélienne a indiqué dans la soirée de samedi que Tsahal donnait encore du temps aux Palestiniens pour partir dans le Sud, et a assuré que l’offensive terrestre ne démarrerait pas dimanche, pour des raisons humanitaires.
Déplacer 2 000 patients vers le sud de Gaza, « où les structures de santé sont déjà au maximum de leurs capacités et sont incapables d’absorber une hausse considérable du nombre de patients, pourrait être l’équivalent d’une peine de mort », estime-t-elle.
Plus de 1 300 personnes ont été tuées par les commandos du Hamas, surtout des civils, dont des enfants, et au moins 120 personnes ont été prises en otage, selon des responsables israéliens.
La puissante riposte israélienne a tué plus de 2 200 personnes, dont plus de 700 enfants, dans la bande de Gaza, un territoire pauvre contrôlé par l’organisation islamiste. Elle a fait plus de 8 700 blessés, selon le Hamas.
« L’évacuation forcée de patients et de travailleurs de santé aggravera davantage la catastrophe humanitaire et de santé publique actuelle », note l’OMS.
Les patients gravement malades, en soins intensifs ou sous dialyse, les nouveau-nés en couveuses, les femmes enceintes souffrant de complications « risquent tous une détérioration immédiate de leur état ou la mort s’ils sont obligés de se déplacer et sont privés de soins vitaux pendant leur évacuation », prévient l’agence.
Les personnels de santé du nord de Gaza sont confrontés à des « choix déchirants » entre devoir abandonner leurs patients, les exposer à un risque mortel en les déplaçant ou mettre leur propre vie en jeu en restant à leurs côtés.
« En très grande majorité, les personnels de santé ont choisi de rester et d’être fidèles à leur serment de 'ne pas nuire' », souligne l’OMS. Selon OuestFrance.