Sahel: les attaques terroristes répétées menacent la propagande des régimes putschistes
Les juntes au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger ont formé une alliance pour mener une lutte commune « contre le terrorisme ».
Un terrain sur lequel elles n’ont pour l’instant pas fait mieux que les pouvoirs qu’elles ont remplacés.
Lors des funérailles de 27 soldats burkinabés tués par des terroristes, à Ouagadougou, le 8 octobre 2022.
Plus de 210 personnes tuées dans des attaques terroristes au Niger depuis le putsch du général Abdourahamane Tiani, le 26 juillet ; 4 100 au Burkina Faso depuis celui du capitaine Ibrahim Traoré, en septembre 2022 ; près de 5 000 au Mali depuis le coup d’Etat de mai 2021, qui a consacré l’arrivée au pouvoir du colonel Assimi Goïta. Les bilans de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled) sont alarmants.
Au Sahel, la multiplication des attaques menées par le groupe terroriste affilié à Al-Qaida et son concurrent Daesh contredit brutalement la propagande des putschistes sur la montée en puissance de leurs armées respectives et les place face à leurs promesses non tenues.
Les trois officiers au pouvoir à Bamako, Ouagadougou et Niamey avaient évincé leurs prédécesseurs en dénonçant leur impéritie dans la lutte contre les terroristes.
Depuis leur arrivée au sommet de l’Etat, force est de constater qu’ils n’ont pas fait mieux que les pouvoirs civils ou militaire qu’ils ont remplacés.
Au Niger, où la junte est parvenue à obtenir le retrait de l’armée française, avec qui elle menait le combat contre les terroristes, au moins 60 soldats, selon plusieurs sources, ont été tués le 2 octobre dans la région de Tahoua (centre) par l’EIS.
Au Mali, où le gouvernement de transition s’est lancé en août dans une offensive contre les ex-rebelles séparatistes installés dans le nord du pays, les positions de l’armée subissent chaque semaine des attaques du GSIM.
Dernières en date : les 4 et 6 octobre dans les environs de Tabankort et d’Anéfis, aux portes de la région de Kidal, où, selon un communiqué du groupe terroriste, « un certain nombre » de membres des Forces armées maliennes (FAMA) et de leurs alliés du groupe paramilitaire Wagner ont été tués dans deux attaques à l’explosif. Selon LeMonde.