Jacinda Ardern démissionne de son poste de première ministre
A la tête du pays depuis 2017, la leader âgée de 42 ans quittera son poste le 7 février et se retirera ensuite du Parlement.
Louée à l'international, Jacinda Ardern a vu sa popularité s'effriter ces derniers mois chez les électeurs.
Visiblement très émue, la Première ministre de la Nouvelle-Zélande, Jacinda Ardern, a surpris ses concitoyens et les médias d'Asie-Pacifique en annonçant ce jeudi qu'elle allait quitter son poste dans moins d'un mois.
« J'entame ma sixième année au Parlement .
Lors de chacune de ces années, j'ai donné absolument tout ce que j'avais à donner », a soufflé, des sanglots dans la voix, la dirigeante, en conférence de presse.
Agée de 42 ans, Jacinda Ardern restera en poste jusqu'au 7 février, le temps que sa majorité de centre gauche identifie un successeur.
Elle conservera son mandat de députée jusqu'aux prochaines élections législatives programmées le 14 octobre 2023, mais ne cherchera pas à se faire réélire.
« Je pars parce qu'un rôle aussi privilégié s'accompagne de responsabilités, dont celle de savoir quand vous êtes la bonne personne pour diriger, et aussi quand vous ne l'êtes plus. Je sais ce que ce travail exige, et je sais que je n'ai plus assez de forces pour lui rendre justice. C'est aussi simple que ça », a-t-elle expliqué.
Découvrant le militantisme à la sortie du lycée, elle était entrée au Parlement en 2008 avant de devenir Première ministre dans un gouvernement de coalition en 2017.
Elle avait ensuite mené son Parti travailliste au pouvoir en 2020. Dès son arrivée au pouvoir, sa fraîcheur, sa franchise et sa jeunesse avaient attisé l'intérêt des médias internationaux et soudain placé la Nouvelle-Zélande et ses 5 millions d'habitants sous les projecteurs.
En 2018, elle était devenue la première cheffe de gouvernement en exercice à prendre un congé de maternité de six semaines, dans un geste qui avait été loué dans le pays et à l'international.
Son empathie et ses déclarations après la fusillade de la mosquée de Christchurch , qui avait fait 51 morts dans deux mosquées en mars 2019, avaient également fait le tour de la planète.
Cette immense popularité qui lui avait valu une large victoire électorale en 2020 s'était toutefois considérablement effritée ces derniers trimestres.
Une partie de la population lui a reproché sa politique sanitaire particulièrement stricte face à l'épidémie de Covid.
Si la fermeture du pays avait été saluée dans un premier temps, la lenteur de sa réouverture a, par la suite, été très critiquée, notamment par des responsables économiques.
Ils estiment que sa stratégie a bridé le rebond de la croissance du pays, dont les frontières n'ont complètement réouvert qu'en juillet dernier.
En décembre, Jacinda Ardern avait annoncé qu'une commission d'enquête examinerait si le gouvernement avait pris les bonnes décisions dans sa lutte contre le Covid. Son rapport est attendu l'année prochaine.
Avec un bilan sanitaire de 505 décès par million d'habitants, la Nouvelle-Zélande apparaît, sur le plan statistique, comme l'un des pays de la Terre qui a le « mieux » géré la crise. En France, ce ratio est de 2.522 morts par million, soit cinq fois plus.
Après l'annonce de son départ, le Parti travailliste a indiqué qu'il allait immédiatement se mettre en quête d'un nouveau leader.
Le vice-Premier ministre du pays, Grant Robertson, a fait savoir qu'il ne serait pas candidat et qu'il ne mènerait donc pas la formation dans la campagne des législatives qui s'annonce très difficile, face notamment au National Party, emmené par Christopher Luxon, l'ancien PDG d'Air New Zealand.
Dans un tweet, le leader de l'opposition a salué ce jeudi la démission de la cheffe de l'exécutif.
« Au nom du National Party, j'adresse à la Première ministre Jacinda Ardern nos remerciements pour les services qu'elle a rendus à la Nouvelle-Zélande. Elle a tout donné à ce poste incroyablement exigeant et je lui souhaite, ainsi qu'à sa famille, le meilleur pour l'avenir », a-t-il écrit.Nous rapporte ouest france .