Jordanie: un sommet en vue d’éloigner l’Irak de l’axe iranien
La France et des acteurs régionaux s’inquiètent de la mise sous tutelle de l’État irakien.
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La conférence Bagdad II s'est tenue sur les rives de la mer Morte. Dans un communiqué final, les participants ont assuré qu'ils continueraient "à coopérer avec l'Irak pour soutenir sa stabilité, sa souveraineté et le processus démocratique dans ce pays" qui sort d'une crise politique de plus d'un an. Ils ont affirmé qu'ils soutenaient "les efforts de l'Irak visant à consacrer le dialogue comme moyen de résoudre les crises régionales".
Cette conférence était un test pour le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani, nommé en octobre après plus d'un an d'impasse politique et considéré comme plus proche de l'Iran que son prédécesseur.
Dans son discours, le président français a déploré que l'Irak soit "aujourd'hui est le théâtre d'influences, d'incursions, de déstabilisations qui sont liées à toute la région", a ajouté Emmanuel Macron sans citer l'Iran, représenté par son chef de la diplomatie Hossein Amir-Abdollahian. Il a appelé Bagdad à suivre une voie "qui ne soit pas celle d'une forme d'hégémonie, d'impérialisme, de modèle qui serait dicté de l'extérieur". Avec des partis pro-iraniens dominant le Parlement irakien et un gouvernement issu de cette majorité, l'Iran, où M. Soudani s'est rendu fin novembre, consolide son emprise sur son voisin. Téhéran soutient également militairement le régime du président Bachar al-Assad en Syrie, appuie les rebelles houthis au Yémen et jouit d'une influence au Liban, sans président depuis près de deux mois, à travers le puissant Hezbollah chiite.
Le mouvement de contestation inédit qui secoue l’Iran depuis la mort de Mahsa Amini, le 16 septembre, n’a jusqu’à présent pas conduit à une inflexion de la politique régionale de Téhéran.
"Rôle pivot"
Dans son allocution, le Premier ministre irakien s'est engagé à avoir "des relations équilibrées avec tous les partenaires régionaux et internationaux" et à rester "à l'écart des axes" politiques. Le ministre saoudien des Affaires étrangères Fayçal ben Farhane, dont le pays est le grand rival régional de l'Iran, a assuré que son pays se tenait "aux côtés de l'Irak pour préserver sa stabilité et sa souveraineté". Dans une allocution prononcée en partie en français, le roi Abdallah II de Jordanie a lui souligné "le rôle pivot de l'Irak" dans le maintien de la "stabilité" régionale.
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Ce sommet a par ailleurs été l'occasion d'une rencontre entre le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell et son homologue iranien. "J'ai souligné la nécessité de stopper immédiatement le soutien militaire à la Russie et la répression interne en Iran", a affirmé M. Borrell dans un tweet. Pour l'analyste Riad Kahwaji, basé à Dubaï, il faudra voir "quelle est la disposition de Téhéran, qui joue un rôle central dans les crises de la région, de l'Irak à la Syrie en passant par le Liban et le Yémen, à faire des compromis".