Jour de la Terre : Guadeloupe, le premier territoire français à mettre en oeuvre le projet européen LIFE Adapt'Island
Découvrez comment les solutions fondées sur la nature peuvent contribuer à se préparer et à s'adapter au changement climatique.
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La Guadeloupe est devenue le premier territoire français à mettre en oeuvre le projet européen LIFE Adapt'Island. A l'occasion de la journée de la Terre le 22 avril, découvrez comment les solutions fondées sur la nature peuvent contribuer à se préparer et à s'adapter au changement climatique.
La Guadeloupe est célèbre pour ses paysages côtiers et volcaniques d'une beauté à couper le souffle, mais beaucoup ignorent son extrême fragilité dans le contexte du réchauffement climatique. En première ligne face à la montée des eaux, cet archipel français des Caraïbes risque de voir la fréquence des catastrophes naturelles augmenter d'année en année.
L'espoir viendra peut-être de l'adaptation. Mais de quoi parle-t-on exactement ? "D'un côté, il y a ce qu'on appelle "l'atténuation", qui consiste à réduire nos émissions de gaz à effet de serre – changer nos équipements, consommer moins ou à des heures différenciées, etc. Et de l'autre, on a "l'adaptation", qui correspond à toutes les mesures que l'on peut prendre pour adapter nos infrastructures et nos activités aux effets du changement climatique que l'on ne peut pas éviter", distingue Sita Narayanan, Directrice de l'Aménagement et du Développement Durable au Grand Port Maritime de la Guadeloupe, jointe par GEO.fr.
200 hectares terrestres et 8000 hectares marins gérés par le Grand Port En Guad
eloupe, le Grand Port Maritime coordonne le Projet LIFE Adapt'Island, un programme financé par la Commission européenne et mené avec plusieurs partenaires associatifs locaux. Son objectif est de tester différentes "solutions fondées sur la nature". Autrement dit, de restaurer et de préserver des écosystèmes naturels capables, une fois leur intégrité retrouvée, de nous protéger de certaines conséquences du changement climatique, telles que les ouragans ou les inondations.
Trois écosystèmes ont été choisis pour leur potentiel prometteur en matière d'adaptation :
- les récifs coralliens,
- les herbiers marins, et
- les mangroves.
Mouillage écologique des bateaux, adoption de palétuviers et reproduction de corail
Pour chaque écosystème choisi, il a fallu relever des défis spécifiques. Dans le cas des herbiers marins, il s'agissait en premier lieu d'éviter que les navires ravagent la végétation marine en jetant l'ancre. L'équipe du projet a donc mis en place des "mouillages écologiques" consistant à fournir aux bateaux des supports dont la "géométrie favorise la vie marine", et où ils peuvent maintenant mouiller sans nuire à l'écosystème, détaille Sita Narayanan.
Du côté des mangroves, "nous avons eu de très belles surprises, se réjouit-elle. Car il suffit parfois simplement de déblayer une zone pour que l'écosystème se reconstitue de lui-même." En complément de cette approche, l'opération "adopte un palétuvier" a consisté pour les participants (issus du grand public) à récupérer des "propagules" – tissus végétaux servant à la multiplication de l'espèce – de palétuviers dans le milieu naturel, puis à en prendre soin pendant six mois, avant de planter leurs jeunes arbustes dans l'environnement afin de développer la surface de la mangrove.