Journée internationale de la non-violence et son importance actuelle (Infographie)
La Journée internationale de la non-violence est célébrée chaque année le 2 octobre, date marquant la naissance de Mahatma Gandhi, figure emblématique de la lutte non-violente pour la justice.
Cette journée, instituée par l'ONU en 2007, a pour objectif de promouvoir la culture de la paix et du règlement pacifique des conflits dans un contexte mondial marqué par des guerres et des tensions croissantes, notamment en Afghanistan et en Irak.
Contexte de la création de la Journée internationale de la non-violence
En 2007, la création de cette journée s'inscrivait dans une période de graves conflits mondiaux, avec des interventions militaires marquées, notamment la guerre menée par les États-Unis en Afghanistan et en Irak. Le discours belliciste de l'administration américaine, incarné par la rhétorique de l'« axe du mal », a contribué à une polarisation du monde. C’est dans ce contexte que l'ONU a cherché à promouvoir la paix, notamment à travers la « Décennie internationale de la promotion d'une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde » (2001-2010). Cette initiative avait pour but de sensibiliser à la nécessité d'adopter des moyens pacifiques de règlement des conflits et de promouvoir des valeurs de respect et de bienveillance, inspirées des enseignements de Gandhi.
Définition et principes de la non-violence
Le concept de non-violence, tel que formulé par Gandhi en 1919, repose sur le terme sanskrit « ahimsa », qui signifie à la fois non-violence, respect de la vie et bienveillance. La non-violence peut être définie comme une approche qui refuse toute forme de violence physique ou verbale et privilégie le dialogue, la négociation et la recherche de solutions pacifiques aux conflits. Gandhi, dans sa définition de la non-violence, insistait sur l'idée de ne pas participer à ce que l'on considère comme immoral ou maléfique.
Bien que Gandhi soit une figure majeure de la non-violence, des penseurs à travers l'histoire, comme Socrate, Lao-Tseu, La Boétie ou encore Henry D. Thoreau, ont également développé des réflexions sur la non-violence. Ce concept a été au carrefour de plusieurs disciplines, notamment la philosophie, la science politique, la géopolitique et la psychologie.
Modalités d'action non-violente à travers l’histoire
La non-violence s'est traduite historiquement par diverses formes d'actions, dont l'objection de conscience (refus du service militaire), le pacifisme (pétitions, manifestations), le boycott, les sit-in ou encore la résistance passive. Ces méthodes ont été utilisées dans plusieurs contextes historiques, notamment par les abolitionnistes américains au XIXe siècle et par les étudiants américains dans les années 1960 contre la guerre du Vietnam.
Parmi les exemples de luttes non violentes les plus marquants, on peut citer :
- *Martin Luther King* et sa lutte pour les droits civiques aux États-Unis.
- *Lech Walesa* en Pologne et *Vaclav Havel* en Tchécoslovaquie contre les régimes communistes.
- *Steve Biko* en Afrique du Sud contre l'apartheid.
Ces actions, inspirées par des idéaux de justice, de démocratie et de liberté, ont marqué l’histoire et ont conduit à des changements sociaux profonds.
Exemples de luttes non violentes dans le monde
Outre Gandhi en Inde, plusieurs mouvements non violents ont eu lieu à travers le monde aux XXe et XXIe siècles. Parmi eux :
- Le renversement de la dictature en Colombie en 1957.
- La révolution « People Power » aux Philippines en 1986.
- La chute du Mur de Berlin en 1989.
- La révolution « de velours » en Tchécoslovaquie la même année.
- La révolution orange en Ukraine en 2004.
- La révolution de jasmin en Tunisie en 2010-2011.
Ces révolutions ont montré que la non-violence pouvait être un outil puissant pour obtenir des avancées démocratiques et sociales.
Défis actuels et recul de la non-violence
Aujourd'hui, malgré ces exemples inspirants, les mouvements non violents semblent en recul face à la montée des conflits armés à travers le monde. De l'Ukraine à Gaza, en passant par le Soudan et le Yémen, les guerres et les violences sont omniprésentes. Même dans des contextes de manifestations étudiantes, comme en France ou aux États-Unis, les confrontations avec les forces de l'ordre sont fréquentes.
Cette montée de la violence est accompagnée d'une augmentation significative des dépenses militaires dans les grandes puissances, un phénomène qui va à l'encontre des idéaux de non-violence. L’ONU, de plus en plus critiquée pour son incapacité à stopper les conflits, manque de ressources et de pouvoir, notamment à cause du droit de veto des grandes puissances qui paralysent souvent son action.
Pour redonner à la non-violence la place qu'elle mérite dans la résolution des conflits, il est nécessaire de renforcer le rôle de l'ONU en lui fournissant les moyens nécessaires pour agir de manière efficace. La suppression du droit de veto, souvent un obstacle à la prise de décisions cruciales, est l'une des réformes qui pourrait permettre à l'ONU de mieux répondre aux crises mondiales.
En parallèle, l'éducation aux valeurs de paix et de non-violence, tant au niveau des individus que des États, est cruciale pour espérer voir émerger un monde où les conflits sont résolus par la négociation plutôt que par la guerre. Le renforcement de la Cour pénale internationale et sa volonté de traduire en justice les chefs d'État responsables de guerres pourrait également jouer un rôle déterminant dans la réduction des violences à l'échelle mondiale.