Justin Trudeau démissionne sous pression : l'ombre de Donald Trump plane sur le Canada
La pression était devenue insoutenable pour Justin Trudeau. Après des mois de turbulences internes et une popularité en chute libre, le Premier ministre canadien a annoncé sa démission.
À 53 ans, il a reconnu qu’il n’était plus le leader capable de mener son parti à la victoire lors des prochaines élections. « Je ne suis pas quelqu’un qui recule facilement, mais il est clair que je ne peux pas être le chef lors des prochaines élections à cause des batailles internes », a-t-il concédé.
Le chef du gouvernement canadien a été soumis à une double pression : celle de l’opposition conservatrice, qui a gagné en popularité, et celle de membres influents de son propre parti, qui considéraient qu’il n’était plus le leader qu’ils attendaient face à des défis économiques tels que l’inflation et la crise du logement. Sa démission s’inscrit aussi dans le contexte d'une série de départs importants, notamment celui de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, en raison de divergences sur la gestion des relations avec les États-Unis et de l’approche face aux menaces commerciales de Donald Trump.
Cette crise interne survient à un moment critique pour le Canada, alors que les États-Unis, sous la menace de Trump, ont envisagé d'augmenter les droits de douane sur les exportations canadiennes. L’incertitude politique qui en découle ne fait qu’ajouter à la fébrilité du pays. Fen Osler Hampson, professeur d'affaires internationales à l’Université Carleton, a exprimé son inquiétude, soulignant que « le fusil sur la tempe » ne pouvait pas arriver à un pire moment dans les relations bilatérales avec les États-Unis.
Les conservateurs, qui occupent désormais une position dominante dans les sondages, réclament une élection rapide, estimant que le pays a besoin d’un changement de direction pour affronter les défis à venir. Pierre Poilievre, leader de l’opposition, a dénoncé l’irresponsabilité du gouvernement, affirmant que « ça ne peut pas durer » et que le Canada doit reprendre le contrôle.
Donald Trump, fidèle à son style, n’a pas tardé à réagir à la démission de Trudeau. Avec sa proposition récurrente et ironique, il a suggéré que le Canada devienne le 51e État des États-Unis, afin d’échapper aux droits de douane et de bénéficier d'une réduction d’impôts. Bien que la suggestion ait été formulée sur le ton de la plaisanterie, elle met en lumière l’instabilité politique du Canada à un moment où la coopération avec son voisin du sud est plus que jamais cruciale.