Tchad et Sénégal réagissent aux propos de Macron sur l'Afrique
Le Tchad et le Sénégal réagissent aux propos de Macron, jugés méprisants, et appellent à un respect mutuel dans les relations avec la France.
président français Emmanuel Macron a récemment choqué plusieurs dirigeants africains en déclarant que certains d'entre eux avaient « oublié de dire merci » à la France pour son intervention militaire contre le terrorisme au Sahel. Ces propos ont déclenché une vive réaction du Tchad et du Sénégal, qui ont dénoncé ce qu'ils considèrent comme une « attitude méprisante » envers l’Afrique et ses peuples.
Abderaman Koulamallah, ministre des Affaires étrangères du Tchad, a exprimé la « vive préoccupation » du gouvernement tchadien suite aux déclarations de Macron. Il a insisté sur le fait que, bien qu'il n'ait aucun problème avec la France, les dirigeants français doivent apprendre à respecter l'Afrique. Le ministre a rappelé que l’Afrique, et notamment le Tchad, a joué un rôle déterminant dans la libération de la France lors des deux guerres mondiales. « La France n’a jamais véritablement reconnu ces sacrifices », a-t-il ajouté, déplorant que les contributions de l'Afrique aient souvent été considérées à travers le prisme des seuls intérêts stratégiques français.
Le Tchad a également pris des mesures concrètes en mettant fin aux accords de défense et de sécurité qui liaient le pays à la France. Le retrait des troupes françaises, entamé début décembre 2024, devrait être achevé d'ici le 31 janvier 2025, comme l'ont souhaité les autorités tchadiennes. Le pays exprime désormais son désir de renforcer sa souveraineté et d'œuvrer pour une véritable indépendance.
En parallèle, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a rejeté les propos de Macron concernant le retrait des soldats français du Sénégal. Sonko a précisé sur les réseaux sociaux que le départ des troupes françaises ne résultait d'aucune négociation avec Paris. Il a souligné que cette décision, prise par le Sénégal, était le fruit de la souveraineté du pays. En effet, le Sénégal a annoncé qu'il mettrait fin, d'ici 2025, à toute présence militaire française et étrangère sur son territoire.
Ce double rejet par le Tchad et le Sénégal fait écho à une volonté de renégocier les relations entre la France et l'Afrique, en particulier en ce qui concerne la présence militaire française sur le continent. Les deux pays appellent à des relations fondées sur le respect mutuel, la reconnaissance des sacrifices et l'indépendance souveraine.