Kemi Seba, influenceur anti-occidental, en garde à vue à Paris
Kemi Seba, influenceur d'origine béninoise, est en garde à vue à Paris depuis le début de la semaine.
Les autorités françaises n'ont pas encore communiqué officiellement les raisons de son interpellation, rapporte RFI.
Connu pour ses positions anti-occidentales et ses liens avec la Russie, Kemi Seba avait été déchu de sa nationalité française en juillet dernier. Ses proches affirment qu'il était en France pour des raisons politiques et personnelles avant d’être arrêté par les services de renseignement français.
L'avocat de Kemi Seba, Maître Juan Branco, tient ce mercredi 16 octobre 2024 une conférence de presse devant le siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret. Selon lui, son client, influenceur d'origine béninoise et figure anti-occidentale, a été arrêté en pleine rue par des agents cagoulés de la DGSI à Paris.
Dans ce contexte, Maître Branco a révélé que Kemi Seba est interrogé sur des soupçons d'intelligence avec une puissance étrangère. L’avocat a également précisé que la garde à vue de son client pourrait être prolongée jusqu’à 96 heures avant qu’une éventuelle inculpation ne soit prononcée.
Maître Branco affirme que son client n’a rien à se reprocher et dénonce une détention qu’il juge sans fondement. Il craint par ailleurs une possible extradition vers le Bénin, pays d’origine de Kemi Seba, où il pourrait être condamné à perpétuité pour des délits politiques.
Depuis début août, il dispose d'un passeport diplomatique nigérien délivré par la junte du CNSP à Niamey en sa qualité de conseiller spécial du général Abdourahamane Tiani.
Parcours de Kemi Seba
De son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, Kemi Seba se présente comme un militant anti-colonial, dont les principaux adversaires sont la France et plus largement l’Occident. Ces dernières années, il s’est rapproché des réseaux du Kremlin, ce qui lui vaut d’être qualifié de « relais de propagande russe » par le gouvernement français.
L’année dernière, le magazine Jeune Afrique détaillait ses liens avec Evgueni Prigojine, le défunt chef du groupe paramilitaire Wagner, liens qui lui auraient permis de récolter plus de 400 000 dollars entre 2018 et 2019, selon le journal.