L'armée B : Le rôle crucial des soldats africains dans la libération du Sud de la France
Le 15 août 1944, l’armée d’Afrique, constituée en majorité de soldats originaires d’Afrique, débarque sur les plages de Provence pour libérer la France, accomplissant un exploit militaire souvent éclipsé par le débarquement de Normandie.
À l’aube, du Lavandou à Saint-Raphaël, les côtes varoises sont frappées par les bombardements aériens, marquant le début d'une offensive décisive pour les Alliés.
Ce débarquement, mené par l'armée "B", une force à 80 % composée de soldats africains, marque une étape cruciale dans la libération du sud-est de la France. Malgré une résistance moindre que prévue, en trois semaines, les villes de Toulon, Marseille et Lyon sont libérées, et l’armée d’Afrique fait jonction avec les forces débarquées en Normandie, contribuant ainsi de manière significative à la victoire alliée.
Pourtant, malgré cet accomplissement, l’histoire a souvent relégué au second plan l’héroïsme de ces soldats africains, en particulier les tirailleurs sénégalais et les soldats nord-africains, dont le rôle dans la libération de la France reste méconnu. Après les premiers succès, les autorités françaises ont procédé au "blanchiment" de l’armée d’Afrique, remplaçant ces soldats africains par des résistants français, souvent au prix d’un déshabillage symbolique et littéral des troupes africaines.
Aujourd'hui, quatre-vingts ans plus tard, le débarquement en Provence reste moins commémoré que celui de Normandie, bien que des efforts récents, notamment lors du 80e anniversaire, visent à rendre justice à ces soldats oubliés. Ce moment crucial de la libération, avec ses héros trop longtemps négligés, mérite une reconnaissance égale à celle accordée au D-Day, afin de rendre hommage à tous ceux qui ont combattu pour la liberté.