L'UE à Kinshasa œuvre pour la traçabilité des minerais entre la RDC et le Rwanda
La délégation de l'UE en RDC s'engage activement à promouvoir la traçabilité des minerais dans le cadre d'un protocole d'accord conclu en février entre l'UE et le Rwanda, malgré les tensions suscitées auprès des autorités congolaises.
L'ambassadeur de l'UE à Kinshasa, Nicolas Berlanga Martinez, a affirmé jeudi que cet accord devrait bénéficier à la RDC.
Peu après sa signature, le président congolais Félix Tshisekedi avait vivement critiqué ce protocole qualifié d'« ignominie », alors que la région est en proie depuis plus de deux ans à une rébellion soutenue par le Rwanda. Kinshasa accuse notamment Kigali de piller les ressources minières de la région, considérant cet accord comme une complicité de l'UE avec l'agresseur rwandais.
En cette journée de l'Europe, célébrée le 9 mai, l'ambassadeur de l'UE en RDC a reconnu devant la presse que l'UE aurait pu mieux expliquer sa position ou faire preuve de plus de sensibilité dans ce dossier, qui a affecté la perception des Congolais envers l'Europe. Cependant, il a souligné que des efforts étaient déployés pour que cet accord avec le Rwanda favorise la RDC, notamment en reconnaissant les failles des systèmes de certification des minerais.
Selon le diplomate, le Congo, étant à l'origine de la plupart de ces minerais, devrait être le premier bénéficiaire d'une meilleure transparence sur le marché des minerais. Il a également rappelé qu'avant cet accord avec le Rwanda, l'UE avait signé un partenariat avec la RDC pour le développement de chaînes de valeur durables des matières premières critiques et stratégiques, engageant les deux parties à élaborer une feuille de route pour des actions concrètes.
En attendant la formation du nouveau gouvernement, l'ambassadeur a assuré que l'UE était prête à travailler avec la RDC sur la question de la transparence dans le secteur minier ainsi que sur d'autres sujets.