L’Unesco consacre le savon de Naplouse comme patrimoine immatériel palestinien (Infographie)
Le savon de Naplouse, un art vieux de plus de mille ans, vient d’être inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.
Cette tradition rejoint d’autres trésors palestiniens, tels que la hikaye (récit narratif), la dabkeh (danse folklorique) et l’art de la broderie.
La transmission d’un savoir-faire
Oum Al-Abed, artisane de Salem, village à l’est de Naplouse, a appris les secrets de fabrication auprès d’une parente éloignée. Avec des outils rudimentaires et trois ingrédients simples (huile d’olive, eau et soude), elle perpétue cette tradition. Son procédé, qu’elle a observé et appris il y a des décennies, est désormais utilisé pour produire du savon pour tout son village.
Un processus artisanal
La fabrication reste rustique :
• Mélange manuel des ingrédients dans un seau en plastique.
• Cuisson douce dans un tonneau chauffé au feu de bois.
• Séchage dans de grands bacs en plastique.
Ce travail implique hommes, femmes et enfants, illustrant le rôle communautaire de cette tradition, reconnue comme reflet du lien profond entre les Palestiniens et leur terre.
Reconnaissance mondiale
La fabrique Touqan, fondée en 1872 à Naplouse, est un symbole de cette industrie. Plus moderne, elle produit de grandes quantités de savon tout en respectant les traditions. Ses blocs de savon sont découpés et empilés avec soin, formant de gigantesques tours circulaires.
Pour Naël Qoubbaj, directeur de la fabrique, cette inscription à l’UNESCO est une victoire culturelle et politique. Elle représente une reconnaissance mondiale face aux menaces, notamment l’impact de l’occupation israélienne sur les industries traditionnelles.
Préserver un patrimoine vivant
L’inscription du savon de Naplouse à l’UNESCO est une étape cruciale pour la préservation de ce savoir-faire millénaire, menacé par le temps et les conflits. Elle met en lumière l’importance de protéger les traditions palestiniennes et leur rôle dans la mémoire collective.