La France envisage de se doter d'un terminal de gaz liquéfié supplémentaire
Un projet d'installation d'un terminal flottant d'importation de gaz naturel liquéfié (GN) dans le port du Havre est à l'étude, a-t-on appris samedi de source proche du dossier, confirmant une information des échos.
Ce projet d'infrastructure vise à réduire la dépendance au gaz russe acheminé par gazoduc et à être en mesure d'augmenter les importations de GNL par bateau de la vingtaine de pays dans le monde qui en exportent.
Selon les Echos, le projet à l'étude rassemble, autour du ministère de la Transition écologique, TotalEnergies, GRTgaz, la filiale d'Engie qui gère les gazoducs en France et Haropa Port, l'établissement gérant le port normand du Havre.
"Il y a des discussions avancées qui sont en bonne voie. Mais il faut être prudent, ce n'est pas fait", a affirmé une source proche du dossier à l'AFP.
Pour être transporté par des navires méthaniers et prendre moins de volume (600 fois moins qu'à l'état gazeux), le gaz naturel est transformé à l'état liquide à -162 C.
A l'arrivée, il est regazéifié pour être injecté dans le réseau de transport de gaz national ou il peut être transporté par camion-citerne vers des sites industriels.
La France est actuellement dotée de quatre terminaux terrestres d'importation de GNL, un à Dunkerque, un autre à Montoir-de-Bretagne et deux à Fos-sur-mer.
Le projet viserait à en installer un cinquième, flottant celui-là: cette unité flottante de regazéification (FSRU en anglais) est positionnée au bout d'un quai.
Le méthanier vient s'amarrer à couple de la FSRU où le GNL est transbordé et regazéifié.
Un terminal flottant permet d'avoir un temps et des coûts de construction réduits.
Il peut également être repositionné en fonction des besoins.
Il faut toutefois compter "12 à 18 mois" avant une mise en service, selon Vincent Demoury, délégué général du Groupe international des importateurs de gaz naturel liquéfié (GIIGNL).
Selon Les échos, le terminal flottant envisagé a une capacité d'importation de 3,9 millions de tonnes de GNL par an.
Afin de réduire sa dépendance au gaz russe, "l'UE pourrait théoriquement augmenter ses importations de GNL à court terme de quelque 60 milliards de mètres cubes", selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
La Commission européenne évoque pour sa part un potentiel de 50 milliards de mètres cubes.