Lac Tchad : le chef de la force mixte réclame plus de moyens pour combattre les terroriste
Le commandant de la Force multinationale mixte (FMM) a déploré lundi à Yaoundé l'insuffisance de ses équipements et réclamé davantage de moyens.
Créée en 1994 pour lutter contre la criminalité et les trafics divers dans le bassin de cette vaste étendue d'eau et de marécages constellée d'îlots aux confins du Tchad, du Niger, du Nigeria et du Cameroun, la FMM a été ravivée en 2014 pour combattre le groupe terroriste nigérian Boko Haram qui a rapidement essaimé dans toute la région.
La FMM a du mal "à assurer l'efficacité" de ses actions, a concédé son commandant en chef, le général nigérian Ibrahim Manu Yusuf, au premier jour d'une réunion annuelle, à Yaoundé, des gouverneurs des huit régions, provinces et états des pays riverains du lac. Il a invoqué "l'insuffisance des équipements" de ses troupes et réclamé davantage de moyens, lors de cette rencontre prévue pour deux jours, à laquelle ont assisté des médias.
Le général Yusuf a déploré notamment la faiblesse du nombre de véhicules blindés, de drones et aéronefs capables d'infliger des frappes aériennes aux terroristes, mais aussi des "moyens de communication".
"La situation est exacerbée par l'absence de forces amphibies", a-t-il ajouté, appelant les Etats membres à honorer certaines de leurs promesses, non tenues selon lui.
Depuis la mort en mai du chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, lors d'affrontements entre son groupe et Daech en Afrique de l’Ouest (ISWAP), devenus récurrents ces derniers mois, le gouverneur de la région camerounaise de l'Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, a assuré avoir noté un "changement clair". "Shekau s'attaquait aux populations et à leurs biens. Daech, en ce moment, s'attaque à nos forces de sécurité et épargne les populations civiles pour s'attirer leur sympathie", a-t-il affirmé.
Daech « consolide ses positions" depuis la mort de Shekau, a renchéri François Louncény Fall, représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique centrale.
Le diplomate guinéen a plaidé pour une "montée en puissance" de la FMM, dont l'état-major est basé à N'Djamena, face à cette nouvelle donne, prêchant pour un "mandat clair" et des "ressources adéquates".