Largages aériens d'aide humanitaire à Gaza : Débat sur l'efficacité et le coût élevé
Les largages aériens d'aide humanitaire au nord de Gaza, effectués par les États-Unis, ont suscité une polémique.
Bien que cette action soit louable dans son intention, certaines associations humanitaires critiquent vivement cette méthode, remettant en question son efficacité et son coût élevé.
Selon les États-Unis, 36 000 repas ont été largués par voie aérienne dans le nord de Gaza le mardi 5 mars, rejoignant ainsi plus de 20 largages d'aide humanitaire effectués au cours des dernières semaines. Cette zone est considérée comme ayant des besoins importants en aide alimentaire, selon l'armée américaine.
Cependant, des organisations humanitaires, telles que le Conseil norvégien pour les réfugiés et le Programme alimentaire mondial (PAM), remettent en question l'efficacité des largages aériens. Ils soulignent que cette méthode est coûteuse, aléatoire et peut aboutir à ce que l'aide ne parvienne pas aux personnes dans le besoin. De plus, les largages aériens coûtent sept fois plus cher que l'aide acheminée par voie terrestre, en raison des frais associés aux avions, au carburant et au personnel.
Le PAM considère les largages aériens comme un "dernier recours", à utiliser uniquement lorsque d'autres options plus efficaces échouent. Ils soulignent également que seules des quantités limitées peuvent être livrées à chaque vol, comparativement à ce qu'un convoi de camions peut transporter, et que cela nécessite une coordination au sol importante, selon geo.
Des témoignages recueillis auprès des habitants de Gaza confirment cette critique en soulignant que l'aide fournie par largage était insuffisante pour répondre aux besoins réels. Certains ont exprimé leur déception quant à la quantité d'aide reçue, soulignant qu'ils n'ont rien pu obtenir malgré leur présence sur le site de largage.
Malgré ces critiques, certains estiment que dans une situation de crise croissante et de famine imminente, tous les moyens doivent être utilisés pour livrer de la nourriture à Gaza. Cependant, d'autres comme José Andrés, chef et fondateur de World Central Kitchen, préconisent l'utilisation de moyens alternatifs tels que la livraison par voie maritime pour atteindre efficacement les populations dans le besoin.